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04/03/2021

Rimbaud Dernier voyage, Alain Vircondelet

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Rimbaud Dernier voyage est le récit des derniers jours du poète. Malade, l'homme aux semelles de vent quitte Aden avec l'espoir fou d'y revenir très vite lorsque les médecins marseillais l'auront soigné. Le voyage est un périple tant la douleur est grande et le désespoir de quitter l'Afrique omniprésent. A Marseille, l'amputation de la jambe droite devient inévitable. Roche, la ferme familiale et les Ardennes, lui semblent le seul refuge pour soigner ses douleurs et ses désillusions. Isabelle, sa soeur célibataire et bigote, l'entoure de soins et d'attentions. Mais Arthur n'abandonne pas son rêve de soleil et de chaleur suffocante : il retourne à Marseille, escorté par sa soeur, retient un billet de bateau malgré sa peur de mourir et le mal qui le ronge un peu plus chaque jour. Isabelle sera le seul témoin de ses derniers jours, créant le mythe d'un Rimbaud repenti sur son lit de mort et retrouvant in extremis la foi. 

Alain Vircondelet retrace les derniers jours du poète d'une plume délicieuse et poétique. Rimbaud Dernier voyage se présente comme un "récit" et non comme une biographie d'une période précise de la vie du poète tout en étant très documenté. Les narrateurs et pronoms personnels sujets virevoltent d'une page à une autre : les premières et deuxièmes personnes du singulier nous laissent entendre tour à tour les voix d'Arthur, du narrateur et d'Isabelle. Certains vers sont insérés dans ce récit et nous font redécouvrir la plume du poète pour le plus grand plaisir du lecteur qui se laisse bercer par la mélodie.

 

" Je lui donnerai sa chance, moi, sa soeur, qui le connais mieux que quiconque, je ne laisserai pas les rapaces de la critique, ceux qui font la littérature et les postérités, l'empailler dans la posture qui les arrange, genre le marginal indomptable qui a tout connu, tout vu, tout fait. Le petit Satan qui a écrit en douce des vers géniaux et puis s'en est reparti dans le désert, pour qui pour quoi ? "

 

Je remercie Babelio et les éditions Ecriture pour cette découverte.

 

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01/10/2020

Retour à Martha's Vineyard, Richard Russo

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Il y a deux semaines de cela, je ne connaissais pas Richard Russo. La référence à l'île de la Nouvelle Angleterre, Martha's Vineyard, a suffi à attirer mon attention.
Désormais, je sais que seul le nom de Richard Russo me décidera à me lancer dans la lecture d'un de ses romans.

En septembre 2015, Lincoln, Teddy et Mickey se rejoignent à Martha's Vineyard après des années d'éloignement. Ils se retrouvent, heureux d'être ensemble et de ne pas avoir tant changé que cela. Le temps ne semble pas avoir eu de prise sur eux. Mais ce ne sont que les apparences, puisqu'en vérité, ils le savent bien, tout a changé.
Ils ont perdu leur amie, Jacy, le quatrième mousquetaire, disparue le dernier week-end qu'ils ont passé ensemble sur l'île en 1971. Alors, ils reviennent à Martha's Vineyard, pour se retrouver mais surtout pour remonter le temps et partager les souvenirs de celle dont ils étaient tous amoureux. Et si après toutes ces années, Jacy, morte ou vivante, n'avait jamais quitté l'île ?

Retour à Martha's Vineyard est un roman aux mille et une facettes : tour à tour roman social, récit intimiste sur la jeunesse et le temps, thriller, ode à l'amitié et photographie de la jeunesse américaine des années 70 et de l'Amérique d'aujourd'hui. La plume est vive, touchante et nostalgique. L'auteur crée des personnages attachants et qui semblent si proches de nous. On mène l'enquête auprès de ces hommes terriblement humains, plongeant dans leurs souvenirs, et notre surprise est grande lorsque l'on referme le roman.

Retour à Martha's Vineyard est une réussite, il se dévore avec un immense plaisir. Un coup de cœur pour moi.

"Ce soir, ils ne chanteront pas. Ils ont soixante-six ans, ils sont beaucoup trop vieux pour se convaincre que leurs chances sont bougrement bonnes, et que ce putain de monde s'intéresse un tant soi peu à leur espoirs et à leurs rêves, en supposant qu'il leur en reste."



Merci les Editions La Table Ronde !

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01/07/2020

Un pique-nique presque parfait, Faith Martin

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Oxford, été 1960.
Alors que des étudiants participent à un pique-nique au bord de l'eau, le corps d'un jeune homme est retrouvé dans la rivière. S'est-il noyé accidentellement lorsque trois barques se sont percutées et que les étudiants qui les occupaient sont tombés à l'eau ?

Ce n'est pas ce que pense Clement Ryder lorsqu'il écoute les témoignages des étudiants présents aux festivités. Le coroner fait alors appel à Trudy Loveday, stagiaire de la police d'Oxford, pour mener l'enquête en duo. En catimini, Trudy se fera passer pour une étudiante afin d'en savoir davantage sur la victime mais aussi sur les étudiants fortunés de son entourage. Le duo devra aussi faire face aux entraves dressées par des familles puissantes d'Oxford et de l'université qui espéraient voir cette affaire vite enterrée...

C'est avec plaisir que le lecteur retrouve le duo Loveday-Ryder dans ce second tome. Les héros sont confrontés à des difficultés personnelles, le manque de reconnaissance professionnelle pour Trudy et l'aggravation des symptômes de la maladie de Parkinson pour le coroner. Ces faiblesses les rendent attachants. Le vieux coroner partage ses connaissances et son expérience, Trudy apporte son dynamisme et sa spontanéité.
On retrouve dans ce second tome ce que l'on aime dans les cosy mysteries : la charmante campagne anglaise, des personnages sympathiques et un petit côté vintage.

 

Merci à Babelio et aux éditions Harper Collins pour ce policier parfait pour l'été !

 

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21/10/2019

Le Corbeau d'Oxford, Faith Martin

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Trudy Loveday est une stagiaire de la police d'Oxford mais elle peine à trouver la place qu'elle mérite au sein de son équipe exclusivement masculine. Nous sommes en 1960 et beaucoup considèrent que sa place n'est pas au commissariat. Après avoir arrêté un voleur et un exhibitionniste particulièrement recherchés, Trudy espère participer activement à l'affaire qui ébranle la police : un riche industriel d'Oxford est la victime d'un corbeau. Ce dernier ne se contente pas de croasser, il tue sa première victime exactement à la date et à l'heure qu'il avait annoncées. Loin de l'intégrer à l'équipe, le chef de Trudy lui ordonne d'assister le vieux coroner et médecin Clement Ryder qui souhaite ouvrir un dossier bâclé selon lui cinq plus tôt. Le coroner agace la police en remettant en cause ses conclusions mais Trudy se rend compte que l'affaire classée mérite une nouvelle enquête et surtout, qu'elle pourrait bien avoir un lien avec le mystérieux corbeau...


J'ai adoré ce cozy mystery que j'ai dévoré en deux jours. Le duo de la jeune stagiaire sous-estimée par tous et du vieux coroner grognon est original et attachant. Le rythme est rapide, l'intrigue prenante, des touches humour sont présentes et l'ambiance d'Oxford donne envie de filer dare-dare en Angleterre. La résolution de l'enquête m'a surprise. Les références à Thomas Hardy et à Agatha Christie apportent la touche finale aux nombreux charmes du roman.

 

Un grand merci à Babelio et les éditions Harper Collins !

 

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19/10/2019

L'homme qui chaussait du 62, Daniel Crozes

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Ulysse a vingt ans, il mesure 2,20 mètres, pèse 170 kilos et sa croissance n'est pas terminée. En 1903, il passe le conseil de révision et stupéfie les médecins. Un photographe immortalise sa carrure, il devient le plus grand conscrit de France. Sa vie en est alors chamboulée. Des journalistes veulent rencontrer le géant, des agents artistiques lui proposent des contrats. Ulysse est un cordonnier vivant dans un petit village de l'Aveyron une vie modeste et heureuse avec les siens. Il a le cœur tendre et naïf des rêveurs. Malgré sa peur de quitter sa famille, il va accepter la proposition d'un agent : former un duo de musiciens avec un lilliputien, faire une tournée en France, puis en Europe. La coquette somme qu'il percevra et qu'il reversera à sa famille vivant dans des conditions de plus en plus précaires va le décider à surmonter son angoisse de devenir une bête de foire moquée par les spectateurs. Le lecteur suit alors le géant durant plusieurs années dans ses tournées musicales qui feront de lui une célébrité. Sa renommée le mènera jusqu'aux Etats-Unis. 

Pour écrire ce roman, Daniel Crozes s'est inspiré de la vie d'Henri Cot, géant aveyronnais né en 1883 et mort dans des conditions mystérieuses en 1912. L'historien plonge le lecteur dans l'Aveyron du début du XXe siècle, dans la folie des nuits parisiennes et de la tournée américaine mais aussi dans vie d'un duo au physique peu ordinaire. 

 

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Le thème des hommes et femmes au physique extraordinaire au début du XXe siècle, la vie de cet homme m'intéressaient énormément pourtant j'ai eu du mal à rentrer véritablement dans ce roman. Malgré le caractère de ce bon géant, j'ai eu l'impression d'être tenue à distance du héros, sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être que le choix du narrateur externe contribue à cette distanciation. L'homme qui chaussait du 62 est un roman intéressant mais que je n'ai pas trouvé assez émouvant. La fin est cependant très surprenante et nous donne envie de faire des recherches sur Henri Cot. Ce fut une lecture en demi-teinte pour ma part.

 

Je remercie vivement Babelio et les éditions Rouergue pour cette découverte.

 

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19/06/2019

L'Assassin du Marais, Catherine Cuenca

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Au printemps 1849, Paris est en effervescence. Une épidémie de choléra décime la ville. Jeanne Deroin se présente aux élections législatives. C'est la première femme qui ose se présenter comme candidate. Elle demande instamment l'égalité entre les sexes et le droit de vote pour les femmes, faisant fi des menaces, des quolibets et des critiques de ses contemporains comme Proudhon et George Sand. 

Alexandre, un jeune enquêteur, voyou repenti, se rend sur une scène de crime. Une célibataire de 29 ans, couturière et membre actif du club des Femmes d'Eugénie Niboyet a été étranglée. Bientôt, une autre femme est retrouvée étranglée dans Paris. Elle était aussi une militante active de la cause féministe. Alexandre en est alors certain, ces femmes ont été assassinées pour leur engagement politique. La haine, la misogynie est l'unique mobile de ces meurtres. Un homme, quelque part dans Paris, veut faire taire ces femmes. Lâché par son supérieur Dubon qui sent venir le fiasco de cette affaire, Alexandre Delage sera forcé de mener son enquête seul, risquant la vie d'autres femmes s'il ne se montre pas assez efficace mais aussi sa propre carrière.

Julie Paupelier est une vendeuse dans grand magasin parisien. Elle a fui la campagne et sa famille qui voulait la marier de force à un homme qu'elle n'aimait pas. Sur sa route, elle a croisé Sidonie, victime tout comme elle, des traditions patriarcales. Elles se considèrent comme des sœurs, travaillent côte à côte et se méfient des hommes. Mais Sidonie est tombée amoureuse. Un jour, Sidonie ne vient pas travailler. Elle a disparu, elle semble s'être volatilisée. Julie demandera alors l'aide de la police qui ne prend pas la disparition de Sidonie au sérieux. La jeune vendeuse, craignant pour la vie de son amie dans ce climat de peur, cherchera un soutien auprès de Léa, une spirite, capable de communiquer avec les défunt, femme adultère, mère séparée de son enfant et mise au banc de la société depuis qu'elle a divorcé de son époux.

Alexandre, Julie et Léa joindront alors leurs forces pour arrêter cet assassin qui sème la panique dans le quartier du Marais et plus particulièrement au sein des clubs politiques féminins. 

 

J'ai adoré ce roman policier que j'ai trouvé ambitieux et novateur et qui s'adresse à de jeunes adultes. Choisir pour cadre l'année 1849 porteuse d'espoirs mais aussi de déceptions entraînés par la toute récente République de 1848 et les clubs féministes est original. Le contexte est donc extrêmement intéressant, le roman très documenté devient alors un moyen d'acquérir de nombreuses connaissances historiques tout en suivant une intrigue pleine de suspense et de rebondissements. Quelques pages à la fin du livre sont consacrées à certaines féministes ayant véritablement vécu et que l'on retrouve dans le roman.

Le personnages sont attachants et le parcours des diverses héroïnes donne un aperçu de toutes les inégalités que subissaient ces générations de femmes sacrifiées dans la sphère publique et privée: femme mariée de force, rejetée par leur famille si elles n'obéissaient pas, exclue par tous en cas d'adultère, séparée de leur enfant selon la volonté de l'époux, assassinée sans véritable intérêt de la part de la police, privées du droit de vote, de s'exprimer librement, d'être élue ... Catherine Cuenca n'offre pas une vision manichéenne de la société française de 1849, certains hommes comme Alexandre ne tolère pas la misogynie de ses supérieurs. 

Le roman se dévore en quelques jours tant l'intrigue est prenante et le rythme soutenu. Catherine Cuenca lance son lecteur sur de nombreuses pistes pour sa plus grande joie. 

Roman policier, historique, féministe, L'Assassin du Marais offre un très bon moment de lecture.

 

Un grand merci à Babelio et aux éditions Scrineo.

 

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15/06/2019

Rendez-vous avec le mal, Les détectives du Yorkshire, Julia Chapman

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Comme beaucoup d'entre vous je suis tombée sous le charme de la série des Détectives du Yorkshire l'année dernière. L'Angleterre, un duo d'enquêteurs attachants, une intrigue plaisante et les sublimes couvertures d'Emily Sutton ont suffi à me conquérir dès le premier tome, Rendez-vous avec le crime.

J'ai donc retrouvé Samson O'Brien, Delilah Metcalfe et les habitants du village de Bruncliffe avec joie en lisant ce second tome.

Tout commence avec la visite de Mme Shepherd à l'Agence de Recherche des Vallons appartenant à Samson. La vieille dame est persuadée que de curieux événements ont eu lieu à la maison de retraite de Fellside Court, la maison de retraite dans laquelle le père de Samson vit également. Elle dit avoir été témoin de plusieurs vols et se pense en danger. Samson croit tout d'abord avoir affaire à une vieille dame un peu sénile, dont l'imagination s'emballe. Pourtant, quand Mme Shepherd est retrouvée morte et que ses camarades témoignent de la peur qu'elle a manifestée durant les heures précédant son décès, Samson regrette de ne pas avoir pris sa demande d'aide au sérieux. Il peut alors compter sur Delilah pour l'épauler dans cette nouvelle enquête.

Rendez-vous avec le mal offre un très bon moment de lecture. Je l'ai même préféré au premier tome. Même si l'intrigue policière n'est pas très complexe, j'avais découvert l'assassin rapidement alors que d'habitude je ne brille pas dans la résolution des enquêtes, elle est agréable à suivre et pleine de rebondissements. Les personnages sont attachants, le duo d'inspecteurs que l'on aime suivre dans leur déboires personnels, mais aussi la troupe de personnes âgées de la maison de retraite. L'humour est également bien présent dans les dialogues. Même si nous ne sommes pas dans la saison propice, j'ai aimé me retrouver à Noël dans le village de Bruncliffe.

Julia Chapman et ses détectives du Yorkshire sont une solution idéale pour passer un agréable moment et si vous cherchez un roman qui se dévore.

Lu dans le cadre de la journée Julia Chapman organisée par Lou et Titine.

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