10/02/2021
Mère et fils, Ivy Compton-Burnett
La peu commode Miranda Hume reçoit Miss Burke devant le public familial pour juger de ses capacités à devenir sa nouvelle dame de compagnie. Toutes deux comprennent bien que l'accord est impossible. Miss Burke trouve finalement un emploi chez Emma Greatheart, la voisine de la famille Hume. Hester, femme sans le sou logée par amitié par Emma, doit quant à elle trouver un emploi de dame de compagnie. Elle postule chez les Hume et parvient à conquérir le cœur de l'acariâtre Miranda.
Il n'en faut pas plus à Ivy Compton-Burnett pour planter les décors et l'intrigue de Mère et fils : deux maisons bourgeoises, une famille, une célibataire et deux dames de compagnies suffisent. Ce décor et la panoplie de personnages qui semblent réduits mais qui contiennent pourtant mille et une possibilités ne sont pas sans rappeler les intrigues de Jane Austen. Mais la ressemblance s'arrête là.
Une comparaison d'Ivy Compton-Burnett avec Mauriac et les éditions 10/18, une valeur sûre selon moi, ont suffi à me donner envie de découvrir ce roman dont je n'avais jamais entendu parler. J'ai été tout d'abord décontenancée par ce roman écrit comme une longue pièce de théâtre : les dialogues composent l'ensemble de l'œuvre. La rapidité du rythme instaure une joute verbale incessante et acide entre les personnages mais donne parfois au lecteur l'impression de ne pas avoir accès à leur personnalité. La romancière anglaise décortique les nœuds familiaux et révèle les petites sournoiseries et malhonnêtetés de chacun. Les portes entrouvertes laissent s'échapper des secrets inavouables et de vieilles rancœurs qui transforment peu à peu la comédie en drame. Ce roman est une sucrerie empoisonnée : les piques lancées par l'autrice sont cruelles et le rire du lecteur s'apparente davantage à un ricanement.
Je remercie vivement les Editions 10/18 et Babelio pour cette découverte !
18:27 Publié dans Les classiques, Livres, Partenariats | Lien permanent | Commentaires (1)