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27/06/2019

Les Brontë, Jean-Pierre Ohl

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La famille Brontë me fascine, leurs oeuvres m'impressionnent. Les Hauts de Hurlevent est mon indiscutablement roman favoris.

La biographie Les Brontë de Jean-Pierre Ohl retrace le parcours de la famille Brontë de leur enfance jusqu'à leur disparition. L'auteur revient sur la construction du mythe Brontë auquel Elizabeth Gaskell a largement participé. Il cite les romans des trois soeurs, leurs correspondances et des témoignages recueillis par Gaskell, une grande amie de Charlotte. La correspondance de Charlotte étant la plus prolifique et la romancière ayant survécu quelques années à sa fratrie, c'est surtout les traces de l'aînée des soeurs Brontë que nous suivons. 

J'ai déjà lu quelques biographies de la famille Brontë et j'ai eu l'impression que Jean-Pierre Ohl m'apportait de nouvelles connaissances et enrichissait ma vision de la famille. La biographie est sensible et l'auteur semble véritablement fasciné par les soeurs Brontë. Alors que nous connaissons leur si triste destin, Jean-Pierre Ohl parvient à nous émouvoir, tout comme un romancier pourrait le faire. Ce texte nous donne également envie de lire et relire infiniment Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent ou La Recluse de Wildfell Hall.

J'ai adoré cette biographie et marcher une nouvelle fois à Haworth, sur les pas des ma chère fratrie Brontë. 

Lu dans le cadre de la lecture commune d'une biographie de Jean-Pierre Ohl organisée par Lou et Titine

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21/06/2019

Shirley, Charlotte Brontë

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Shirley était le dernier roman des soeurs Brontë qu'il me restait à découvrir. C'est avec une émotion un peu particulière que je l'ai lu, d'autant plus que Charlotte a commencé le roman avant de perdre Branwell, Emily et Anne et l'a terminé difficilement après cette succession de drames. Elle intitule ainsi le premier chapitre qu'elle rédige après toutes ces pertes : " La vallée de l'ombre de la mort.''

Shirley se déroule dans le Yorkshire, à l'heure des guerres napoléoniennes. La pauvreté et la misère poussent les ouvriers des manufactures à se révolter et à détruire les nouvelles machines de leur patron. Robert Moore, propriétaire d'une filature, est confronté à toutes ces difficultés. Dès le début du roman, homme sans pitié, il s'apprête à traquer ses ouvriers qui se préparent à détruire des machines qui doivent lui être livrées. 

Sa cousine, la douce et intelligente Caroline est amoureuse de lui. Il semble partager ses sentiments mais trop occupé par ses affaires, il n'est pas prêt à se marier.  Arrive alors dans la région, l'héroïne éponyme, Shirley qui change la vie des personnages. La jeune héritière n'a pas sa langue dans sa poche. Elle est curieuse des affaires et des révoltes ouvrières et ne tarde pas à attirer tous les personnages : Moore reconnait sa détermination, Caroline aime être en sa compagnie et la considère bientôt comme son amie. 

Caroline, consciente de l'ambition sociale de son cousin, sait bien que la riche Shirley serait un bon parti pour Robert. Elle ne tarde pas à tomber malade alors que le frère de Robert, un précepteur dénué d'un quelconque désir d'ascension, s'installe en ville. Ce nouveau personnage vient bouleverser le destin des trois héros. 

 

Shriley est en partie un roman social rendant compte des crises ouvrières, et parfois de leurs dures répressions, qui secouèrent le Yorkshire au début du XIXe siècle. Mais les histoires d'amour, les sentiments et rêveries de Shirley et Caroline prennent le dessus sur la peinture sociale. La satire des riches propriétaires et des vicaires isolés de cette région austère a également une place importante dans le roman. Cela ne plairait guère à Charlotte qui détestait les romans de Jane Austen mais certaines descriptions des vicaires peuvent amuser le lecteur, tout comme le faisait son aînée.

Shirley est aussi un hommage, une nouvelle vie offerte par Charlotte à Emily et Anne. L'écriture permet alors de conjurer la mort et de soigner la douleur. Caroline, intelligente, timide et calme n'est autre qu'Anne. Shirley, téméraire, déterminée et libre est l'incarnation d'Emily. Certaines scènes du roman sont des représentations littéraires de scènes réelles : Shriley se fait mordre par un chien et cautérise elle-même sa plaie avec un fer chaud comme le fit Emily à Haworth.

Ce roman est touchant : les héroïnes le sont, le contexte de l'écriture l'est aussi. Shirley est pavé qui se lit avec beaucoup de plaisir, l'écriture y est belle mais le roman n'emporte pas le lecteur dans cette fougue romanesque et lyrique comme est capable de le faire Jane Eyre. J'ai préféré Shriley à Vilette, lu il y a quelques années, mais il reste en deçà de Jane Eyre selon moi. 

" Dans ces dernières années, une abondante pluie de vicaires est tombée sur le nord de l’Angleterre. Les collines en sont noires : chaque paroisse en a un ou plusieurs ; ils sont assez jeunes pour être très actifs, et doivent accomplir beaucoup de bien. Mais ce n’est pas de ces dernières années que nous allons parler ; nous remonterons au commencement de ce siècle. Les dernières années, les années présentes, sont poudreuses, brûlées par le soleil, arides ; nous voulons éviter l’heure de midi, l’oublier dans la sieste, nous dérober par le sommeil à la chaleur du jour et rêver de l’aurore."

 

Lu dans le cadre de la Journée victorienne organisée par Lou et Titine.

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14/06/2017

Lettres choisies de la famille Brontë

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Pour la première fois, les lettres de la famille Brontë sont traduites en Français. Etant une véritable quiche en Anglais, je suis ravie de pouvoir enfin les lire !

Ce recueil rassemble surtout des lettres de Charlotte adressées à son amie d'enfance Ellen Nussey, à ses éditeurs devenus de véritables amis mais aussi à Elizabeth Gaskell. On peut également trouver des écrits du Pasteur Brontë qui nous permettent de découvrir un homme moins austère que le portrait habituel qui dressé de lui dans les biographies de ses filles. Quelques lettres nous montrent la déchéance et les nombreux égarements de Branwell. Les lettres de Charlotte témoignent de son désespoir vis-à-vis de ce frère devenu un fardeau pour tous. Les écrits d'Emily et d'Anne sont malheureusement peu nombreux : quand Emily vivait à Bruxelles, elle laissait à Charlotte le soin d'écrire à leur famille.

Quelle joie de se plonger dans les esprits et la vie quotidienne de cette famille unique ! Cette lecture m'a permis non seulement de me remémorer des choses que j'avais déjà apprises lors de la lecture de biographies mais aussi de percevoir les sentiments précis des membres de la famille lors d'événements. La pudeur de Charlotte laisse certaines zones d'ombres que j'espérais voir un peu "éclairées" par ses lettres. Elle se refuse à parler de son amour pour M. Héger et reste très discrète sur l'écriture et la création de Jane Eyre, des Hauts de Hurlevent ou d'Agnès Grey.

Les lettres de Charlotte sur la maladie, le décès d'Emily et d'Anne sont bouleversantes. Les descriptions de la maison vide le sont tout autant. Préparez bien votre petit coeur pour lire ces instants de vie.

On découvre en étant un peu gêné l'admiration sans borne de Charlotte pour Emily qu'elle surnomme "le soleil" de la maison mais aussi ses remarques un peu condescendantes vis-à-vis d'Anne qu'elle juge faible. Peut-être que cette impression négative que j'ai eue ne tiens qu'à moi. Si vous avez-lu ces lettres avez-vous ressenti la même chose ?

On admire surtout la force et le courage sans faille de Charlotte, vivant seule avec son père, continuant à écrire, oubliant son propre bonheur, alors qu'en six mois elle a perdu ses sœurs et son frère.

Dernier délice de cette lecture: refaire dans mon esprit mon voyage à Haworth d'il y a quelques années en tournant les pages de ce recueil. 

Fanny

Lu dans le cadre de la lecture commune sur les auteurs Victoriens pour le mois anglais chez Cryssilda et Lou !

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19/10/2014

L'Hôtel Stancliffe, Charlotte Brontë

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Sachant que je voue un culte aux soeurs Brontë et que Jane Eyre et Les Hauts des Hurlevent comptent parmi mes romans préférés, ma partenaire de blog, Emilie, a eu la bonne idée de m'offrir L'Hôtel Stancliffe pour mon anniversaire.

C'est à Zamorna, royaume fictif, et plus précisément à l'Hotêl Stancliffe que se déroule l'action. Le lecteur accompagne le narrateur,  Charles Townshend, lors de ses nouvelles rencontres et retrouvailles avec une galerie variée de personnages.

Ce court roman n'est pas aisé à lire car il n'a pas d'intrigue forte ni de personnages attachants. Plusieurs scènes et tableaux semblent se succéder sans avoir une finalité claire.

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L'inspiration de ce récit trouve ses origines dans l'enfance de Charlotte Brontë: son jeune frère, Branwell, reçut des soldats de plomb qu'il partagea avec ses trois soeurs. Les soldats de plomb déclenchèrent des jeux d'écriture et les enfants rédigèrent les aventures de leurs héros et inventèrent des royaumes fictifs. Ils formèrent alors des binômes d'écriture: Charlotte et Branwell d'un côté et Emily et Anne de l'autre.

Dans L'Hôtel Stancliffe, le lecteur retrouve le royaume et de les personnages inventés par Charlotte et Branwell.

Même si le lecteur passionné de Jane Eyre ou de Villette ne retrouvera pas la magie de ces romans, il ne peut qu'admirer les qualités de l'écriture de Charlotte Brontë qui n'a que vingt-deux lorsqu'elle rédige L'Hôtel Stancliffe. Je ne conseille pas ce roman aux lecteurs qui voudraient découvrir Charlotte Brontë mais il peut être intéressant pour les initiés.

 Fanny

 

Lu dans le cadre du Challenge XIXe siècle chez Fanny ! challenge-xixe.jpg

22/07/2014

Villette, Charlotte Brontë

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Villette débute par la jeunesse de Lucy Snowe, jeune orpheline anglaise, qui rend visite à sa marraine et à son fils alors qu'ils accueillent une enfant noble du nom de Polly. Le temps passe sans que le lecteur entende reparler de cette famille et de cette petite fille. Après le décès de la vieille dame qui employait Lucy comme dame de compagnie, notre héroïne se trouve confrontée à de nouvelles épreuves. Etant orpheline, désespérément seule mais courageuse et déterminée, Lucy décide de s'embarquer pour un pays francophone et qui lui est inconnu, Villette, afin d'y trouver une place de dame de compagnie. C'est finalement en tant qu'enseignante d'anglais qu'elle est employée dans le pensionnat pour jeunes filles de Villette. Lucy connaît divers tourments d'ordre psychologique tout d'abord, elle est victime d'une dépression et souffre de son isolement mais elle vit également avec des personnages mystérieux auxquels elle ne peut se fier à l'exemple de sa patronne qui fouille dans ses affaires. Un professeur, M. Paul la malmène mais de vieilles connaissances vont refaire surface, extirper Lucy de son mal être et elle découvrira alors que les choses et les hommes ne sont pas ce qu'ils semblent être.

 

Ma lecture s'est faite en demi-teinte: j'ai adoré le début et la fin du roman mais certains passages du roman m'ont semblé bien longs et en particulier les chapitres consacrés aux différends religieux qui opposent Lucy, anglaise et protestante, aux habitants et professeurs catholiques de Villette. Virginia Woolf et George Eliot considèrent Villette comme supérieur à tous les autres romans de Charlotte et je peux comprendre pourquoi sous certains aspects.

L'écriture, comme toujours avec les Brontë, est magnifique. J'ai apprécie l'héroïne mais je sais que c'est surtout parce qu'elle n'est pas sans rappeler Jane Eyre en étant moins passionnée et plus austère. Lucy, de par son caractère et de par sa place dans la société, ressemble à Jane Eyre: elle possède la même modestie et discrétion mais également la même détermination et la même force de caractère. Elle n'est pas sans rappeler également Charlotte Brontë elle-même: elles sont parties toutes deux vivre dans un pays étranger pour apprendre leur métier (la Belgique pour Charlotte), elles rêvent toutes deux de fonder leur propre école et elles vivent dans la même solitude puisque Villette est le dernier roman de Charlotte.

Le roman porte alors toute la détresse de l'auteur vivant seule avec son père et avec les fantômes de ses soeurs et de son frère disparus. Rien que pour ce désespoir palpable de l'héroïne et dans lequel on reconnaît celui de l'auteur le livre vaut la peine d'être lu.

Villette est une sorte de miroir dans lequel Charlotte s'est regardée et dans lequel nous sommes heureux de pouvoir la voir aujourd'hui. 

Fanny

 

Roman lu dans le cadre du Challenge XIXe siècle chez Fanny  19 e.png

 

 

29/06/2014

Haworth, le village des soeurs Brontë

 J'ai l'immense chance d'être née dans une famille qui aime avec ardeur les soeurs Brontë de mère en fille ! C'est une sorte d'héritage, et gare à celle qui ne le perpétuera pas !

Ainsi, Haworth, le village des soeurs Brontë est une sorte de lieu de pèlerinage pour nous. J'ai la chance d'y être allée deux fois, une fois en hiver alors que je n'avais jamais lu leurs romans et la seconde en été alors que j'étais devenue un fervente admiratrice. Les soeurs Brontë occupent la plus haute place dans mon Panthéon littéraire et je crois bien que si je ne devais garder qu'un seul livre ce serait Les Hauts de Hurlevent. Visiter leur village et leur maison est une des grandes émotions de ma vie.

L'arrivée dans le village et dans les lieux de vie des Brontë est superbement décrite dans la préface de Jeanne Champion dans sa passionnante biographie d'Emily Brontë, La Hurlevent, que je ne saurais que vous conseiller très vivement.

Haworth est un village perdu au bout du monde, dans le Yorkshire et dont le coeur appartient à tout jamais et pour toujours à la famille Brontë. Tout parle d'eux et tout raconte une histoire sur cette famille. Le visiteur a l'impression que le village n'a pas changé depuis leur mort et que les choses se sont figées comme pour attendre leur retour... C'est incroyable. Le visiteur ne sait plus très bien à quel siècle il vit et s'il est bien dans la réalité ou dans un des romans des Brontë.

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En montant la petite rue pavée, au sommet de laquelle se trouve le presbytère de la famille, le visiteur passe devant le Black Bull qui semble encore cacher dans un coin de sa taverne Branwell Brontë buvant à excès. En face de cette taverne, se trouve l'ancien magasin de l'apothicaire qui fournissait à Branwell ses drogues.

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Alors que des corbeaux croassent au dessus de sa tête et créent une ambiance digne des Hauts de Hurlevent, le visiteur découvre l'église du Révérend Brontë dans laquelle la famille est inhumée et le cimetière du village. Juste derrière ses tombes recouvertes de mousse, nous pouvons apercevoir la façade du presbytère.

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On frisonne en entrant. L'intérieur du presbytère est reconstitué tel que la famille l'a connu. Rien n'a bougé. Il y a encore le sofa dans le salon sur lequel Emily est morte, le piano sur lequel elle s'exerçait; les portraits de la famille, leurs vêtements ou encore le pupitre et les plumes avec lesquelles Charlotte écrivait. Il reste jusqu'aux soldats de bois de Branwell qui enflammèrent l'imagination des enfants mais aussi les carnets remplis par leur minuscule écriture lorsqu'ils imaginaient par binôme les royaumes de Gondal et d'Angria.

 

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En sortant, le visiteur peut dévaliser la boutique de souvenirs mais il peut  aussi se promener sur la lande chère au coeur d'Emily afin d'emporter avec lui toutes les images et odeurs qu'il peut de ce lieu inoubliable.

Fanny

Billet rédigé dans le cadre du Challenge XIXe siècle chez Fanny

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