28/01/2015
Le livre d'un été, Tove Jansson
Sophie a perdu sa maman à sa naissance et depuis elle vit ses étés avec son père et sa grand-mère dans une cabane sur une île du golfe de Finlande. Elle est alors en harmonie avec la nature et les animaux. Elle vit pleinement et ses sens se développent grâce à sa grand-mère qui lui apprend à ressentir et à voir ces belles petites choses que nous ne voyons plus véritablement. Rien ne se passe réellement dans ce roman qui est à la fois un roman initiatique et un conte dédié à la nature. Cette grand-mère, sorte de sorcière bienveillante et bienfaisante, passe le flambeau de l'amour de la nature à Sophie et ne renonce pas à des aventures sur l'île malgré son âge. Sa complicité pudique avec sa petite fille est très touchante. Malgré sa fatigue, elle suit sa petite fille dans ses découvertes, l'accompagne et lorsqu'elle ne le peut pas elle revit à travers elle ses années passées et ses souvenirs. Ensemble, elles mangent le monde à pleines dents.
Le début de ce roman est atypique et nous déroute: les chapitres se suivent sans lien perceptible en décrivant les observations et activés de l'enfant et de la grand-mère sur cette île. Elles reconstruisent Venise avec des allumettes et bouts de bois dans le marais à côté de la maison, Sophie écrit un livre sur les vers de terre, elles plantent des fleurs, cherchent le dentier de la grand-mère tombé dans les fleurs ou écoutent les oiseaux. La curiosité de l'enfant fait naître des conversations graves qui ont pour sujet la mort, l'oubli, la vieillesse et Dieu.
Ce court roman de la Finlandaise Tove Jansson (très connue pour ces romans enfantins et pour les personnages des Moomins) n'a pas été sans me faire penser à certains écrits de Colette. Comme chez l'auteur française, l'enfance et l'amour de la nature ont la part belle dans ce roman. Le roman ne plaira pas à tous à cause de sa construction et d'une certaine simplicité. C'est justement cette simplicité qui est belle. La pudeur des personnages, leur complicité qui dépasse les mots et qui n'est visible qu'à travers leurs gestes et leur sensibilité font de ce roman une oeuvre douce et touchante à découvrir.
" Elle demanda comment Dieu pouvait faire attention à tous les gens qui le priaient en même temps.
- Il est très sage, murmura la grand-mère en somnolant sous son chapeau .
- Réponds correctement, dit Sophie . Comment a-t-il le temps?
- Il a des secrétaires ...
- Mais comment arrive-t-il à exaucer votre prière s'il n'a pas le temps de parler avec ses secrétaires avant que ça ne tourne mal?
Grand-mère fit semblant de dormir, mais elle savait bien qu'elle ne trompait personne et, finalement elle déclara qu'il s'était arrangé pour que rien ne puisse arriver entre le moment où on priait et celui où il recevait votre prière. Mais sa petite fille demanda alors ce qui arrivait quand on tombait d'un sapin et qu'on priait pendant qu'on était en l'air."
Fanny
19:06 Publié dans Les classiques, Les contemporains, Livres | Lien permanent | Commentaires (3)
26/01/2015
Rions et soyons heureux en noir et blanc !
Depuis quelques jours j'ai envie d'écrire un petit billet sur le cinéma et plus particulièrement sur des films en noir et blanc que j'adore. Ceux qui ont liké la page du blog sur facebook ont peu être remarqué que je regardais beaucoup de classiques. J'adore le cinéma en noir et blanc, je le trouve plus poétique.
Voici un petit top de films en noir et blanc qui vous font aimer la vie ! Ce ne sont pas des comédies à proprement parlé mais ce sont des films qui finissent bien et qui redonnent le sourire quand on a des petits coups de blues.
La vie est belle, Frank Capra, 1946
Vous aurez peut être déjà vu apparaître ce titre dans mon top 5 des films à voir en attendant Noël. La vie est belle de Frank Capra est mon film préféré à tout jamais. Tout est magnifique dans ce conte pour adultes: les personnages sont touchants au possible, les acteurs incroyables, l'histoire magnifique et certaines scènes sont cultes. Je ne dirais jamais assez de bien sur ce film qui est une véritable ode à l'Humanité et à la beauté des hommes. Je l'ai vu je ne sais combien de fois mais il me fait toujours verser quelques larmes d'émotion à la fin et me redonne le sourire.
Certains l'aiment chaud, Billy Wilder, 1959
Selon certains, il s'agit de la meilleure comédie du siècle. Ce qui est sûr c'est que Certains l'aiment chaud offre plus de deux heures de pur bonheur au spectateur. Qui n'adore pas les déhanchés et les moues de Lemmon et Curtis déguisés en Daphné et Joséphine? Témoins de meurtres perpétrés par la mafia de Chicago, les deux musiciens se font passer pour deux musiciennes et se cachent dans un groupe exclusivement féminin. Ils rencontrent alors la drôle et magnifique Sugar Kane qui n'est autre que Marilyn Monroe. On ne peut se lasser de ce chef d'oeuvre !
Marius, Fanny et César, Marcel Pagnol, 1931, 1932 et 1936
La trilogie de Marcel Pagnol est également un excellent remède contre la morosité. Ces trois pièces de théâtre devenues des films sont exceptionnels. L'histoire de Marius rêvant d'aventures et refusant de partir pour ne pas briser le coeur de son vieux père, César et de Fanny, la vendeuse de coquillages amoureuse de lui, parle à tous quelque soit notre âge. Orane Démazis et Pierre Fresnay sont grands mais Raimu est immense et inoubliable.
New York-Miami, Frank Capra, 1934.
Cette comédie romantique de Frank Capra avec Clark Gable et Claudette Colbert est délicieuse. Ellie Andrews, jeune héritière, veut épouser et retrouver à New York son fiancé que son père n'aime pas. Contre l'avis paternel, elle prend alors la fuite et monte dans un autobus qui doit l'amener à New York. Elle rencontre alors Peter Warner, journaliste impétueux et qui vient de dire ses quatre vérités à son patron, qui fait le voyage avec elle. Est recherchée par tous et son père offre une récompense juteuse à celui qui retrouvera sa fille. Ellie a besoin d'une épaule secourable pour l'aider dans cette aventure qui s'avère plus compliquée que prévu pour une jeune fille habituée au luxe et Peter Warner a besoin d'un scoop pour retrouver son emploi dans son journal....
Un beau film à voir et à revoir pour la scène culte de l'auto stop, pour la candeur de Claudette Colbert, parce que les deux acteurs et le film ont eu l'oscar dans leur catégories respectives, pour Clark Gable chantant "qui a peur du grand méchant loup" et pour mille autres raisons.
Arsenic et vieilles dentelles, Frank Capra, 1944
Ce film de Frank Capra est également une pièce de théâtre. Alors que Mortimer Brewster, joué par le très drôle Gary Grant, s'apprête à épouser sa fiancée, il retrouve un corps caché dans un coffre dans le salon de ses tantes. Il découvre alors que ce cadavre n'est que le premier d'une longue liste (tous enterrés dans la cave) et que ces tantes sont deux empoisonneuses. L'inquiétant frère de Mortimer réapparaît alors dans leur vie escorté par un mystérieux docteur. Les situations cocasses et les quiproquos s'enchaînent et nous font rire.
La guerre des boutons, Yves Robert, 1962
Qui n'a pas craqué devant la bouille de Petit Gibus? Qui n'a pas ri en entendant "c'est bon la goutte" ou "si j'aurais su j'aurais pas venu"? Ce film a bercé mon enfance et je le revois toujours avec beaucoup de tendresse. Ce premier Guerre des boutons est inoubliable et drôle. J'aime tellement ce film que je n'ai pas envie de voir les deux nouvelles adpatations. Le film aborde également des sujets graves et sensibles mais il reste malgré tout un film lumineux sur les enfances des gamins de Longeverne et de Velrans.
Fanny
22:22 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (18)
25/01/2015
Challenge Myself 2015
Ce début d'année est l'occasion de se lancer dans de nouveaux challenges et nous avons été séduites par le très joli Challenge Myself proposé par Romanza du blog Près de la plume ... au coin du feu ! Il s'agit d'un challenge original et intéressant puisque chaque participant se fixe son propre défi à réaliser au cours de l'année! Nous avons donc décidé de nous lancer et avons chacune réfléchi à un petit défi personnel!
Le défi de Fanny: J'ai découvert Edith Wharton il y a trois ans et j'avais adoré Chez les heureux du monde et Le temps de l'innocence. Depuis, je n'ai pas relu cette auteur et j'en ai un peu honte... Cette année, je voudrais donc remédier à cette erreur en lisant ces trois romans d'Edith Wharton:
Le défi d'Emilie: Cette année j'aimerais faire une plus grande place aux lectures VO pour savourer les écrits et auteurs dans leur langue d'origine. Mon défi consistera donc à lire au moins un livre en anglais ou allemand par mois. Je souhaiterais m'attaquer à de grands classiques mais aussi à des contemporains pour varier les plaisirs!
Et vous, quels sont vos Challenge Myself? Lancez-vous!
A très bientôt pour suivre l'avancée de ces défis!
Fanny et Emilie
18:46 Publié dans Challenge Myself 2015 | Lien permanent | Commentaires (6)
21/01/2015
Frankie Addams, Carson McCullers
Frankie Addams, adolescente aux jambes de sauterelle, a 12 ans et ne trouve plus de place dans sa vie qu'elle trouve trop étroite. Sa mère est décédée à sa naissance, son père l'ignore, les filles de son quartier ne veulent pas l'accepter dans leur club parce qu'elle est trop jeune, son cousin de six ans, John Henry, l'ennuie et l'agace et Bérénice, la femme à tout faire noire, la bouscule parce qu'elle comprend trop bien son mal être. Frankie souffre: elle ne supporte plus de vivre dans cette maison et dans cette ville du Sud des Etats-Unis qu'elle trouve laides, elle se sent prisonnière d'elle-même et elle a l'impression d'être abandonnée par tous car elle n'appartient à rien en étant trop jeune pour les adolescentes, trop vieille pour les enfants du quartier. Le passage de l'enfance à l'âge adulte est douloureux. Alors que cet été s'étire sans fin, que la radio annonce la Libération de Paris, que les parties de cartes dans la cuisine avec Bérénice et John Henry se multiplient, Frankie apprend que son frère va se marier. Elle rêve alors de quitter la ville avec son frère et sa fiancée pour les accompagner lors de leur lune de miel et faire ainsi le tour du monde. Ce rêve devient une obsession et une nécessité. Frankie étouffe et son comportement oscille entre profonde mélancolie et violence contre le monde mais aussi contre elle-même.
Ce roman est singulier: je n'ai jamais rien lu qui puisse y ressembler. Le lecteur entre petit à petit dans l'univers de cette adolescente en souffrance. Le début peut paraître un peu long car Carson McCullers est soucieuse de plonger le lecteur dans l'esprit de Frankie. Dès lors les doutes, les souffrances et le mal être de Frankie deviennent ceux du lecteur. Cette lecture n'est pas aisée parce qu'elle met le lecteur dans des situations délicates: il se sent enfermé, parfois violent et mélancolique tout comme son héroïne. Le dénouement est inattendu et notre gorge se noue lorsque l'on tourne la dernière page. Je pense vraiment que ce roman ne peut pas laisser indifférent.
Vous l'aurez compris, ce roman est un véritable coup de coeur que je ne suis pas prête d'oublier et Carson McCullers est une sublime découverte! Un grand classique américain à lire au plus vite !
"- Je voudrais que demain ne soit pas vendredi mais dimanche. Je voudrais déjà être partie d'ici.
- Il viendra ce dimanche, avait dit Bérénice.
- J'en doute. Il y a si longtemps que je veux quitter cette ville. Après le mariage, je voudrais ne pas revenir ici. Je voudrais aller quelque part, et que ce soit pour de bon. Je voudrais avoir cent dollars et pouvoir m’en aller vraiment et ne plus jamais revoir cette ville.
- Les choses que tu voudrais, ça fait beaucoup à mon avis.
- Je voudrais être n'importe qui excepté moi. "
Fanny
22:18 Publié dans Les classiques, Livres | Lien permanent | Commentaires (6)
18/01/2015
Mille femmes blanches, Jim Fergus
Septembre 1874. Little Wolf, chef d’une tribu cheyenne, rencontre le président américain Ulysses S. Grant et lui propose d’échanger mille chevaux contre le même nombre de femmes blanches. L’objectif du chef cheyenne est de faire de ces femmes des épouses pour son peuple, dont la descendance, grâce au métissage, favoriserait l’intégration au sein du peuple américain. Si officiellement les autorités américaines se disent choquées par la proposition, en coulisse le rassemblement de femmes blanches « volontaires » s’organise. Certaines femmes sont recrutées grâce à une annonce promettant aventure et exotisme à de jeunes femmes désireuses de se marier ; mais l’essentiel des effectifs est en réalité puisé dans les prisons et asiles. Parmi ces femmes il y a May Dodd, 25 ans. Issue d’une riche et importante famille, May a été placée en asile par son père pour être tombée amoureuse de l’un de ses contremaîtres, avoir vécu avec lui hors des liens du mariage et donné naissance à deux enfants. En se portant volontaire pour cette « mission », May voit surtout un moyen de s’échapper de l’asile et de fuir les mauvais traitements qu’elle y subit. Les femmes s’engagent à intégrer une tribu indienne pour deux années à la fin desquelles elles seront libres de rejoindre la civilisation. Pour May il y a donc au bout de ces deux années un espoir de liberté et la possibilité de retrouver ses enfants.
Nous suivons le destin de May ainsi que celui de ses compagnes au travers de carnets dans lesquels May écrit des lettres pour sa famille et y décrit l’aventure dans laquelle elle se retrouve embarquée. Ces femmes, sans trop savoir ce qui les attendent, entament un incroyable voyage pour aller à la rencontre de leurs futurs époux indiens dont elles ignorent tout du mode de vie, des croyances et coutumes mais aussi de la langue. Si May et ses compagnes croient tout d’abord, comme il leur a été expliqué, qu’elles ont un rôle à jouer dans l’intégration des Indiens, en leur apportant la « culture » et le « savoir », elles vont vite se retrouver totalement oubliées et perdues derrière les conflits entre les forces américaines et les Indiens. Quelques mois après l’intégration de ces femmes au sein des tribus indiennes, les relations entre Indiens et Américains se détériorent du fait des enjeux de la possession des territoires Black Hills. Les Américains ont découvert que ces territoires offrent beaucoup d’or et souhaitent donc en déloger les Indiens pour les installer dans des réserves. Au sein de cette guerre des territoires, difficile pour ces femmes de savoir quelle est leur identité…
J’ai beaucoup apprécié ma lecture car elle m’a permis d’entamer un véritable voyage dans le temps mais aussi vers les territoires indiens d’Amérique et de découvrir de petits bouts du mode de vie, des croyances ainsi que des traditions indiennes ce qui a été très intéressant. Ce roman est également marquant car Jim Fergus nous offre des portraits de femmes incroyables que j’ai eu plaisir à suivre tout au long du roman. On s’attache bien sûr à la courageuse May dont on suit les aventures le plus en détails du fait de la forme de journal de ses carnets de lettres, mais ses compagnes sont tout aussi marquantes et attachantes. A travers chacune d’elles on découvre des réactions, intégrations et évolutions différentes au cœur de la tribu.
Le récit de Jim Fergus est une fiction. Little Wolf a bien rencontré le président Ulysses S. Grant mais l’échange de ces mille femmes blanches est imaginé par l’auteur. Le récit n’en est pas moins tout à fait prenant et l’auteur nous offre ici une très belle lecture !
Emilie
19:29 Publié dans Les contemporains, Livres | Lien permanent | Commentaires (8)
06/01/2015
Bilan 2014
Nous voici de retour pour vous livrer nos lectures marquantes et favorites de l'année. Ce top comportera également nos découvertes livresques qui ont précédé la naissance du blog au mois de juin. Nous avions commencé ce blog sans prétention, pour notre plaisir et en sachant que nous n'aurions pas un rythme de lecture effréné. Ces six premiers mois nous ont apporté de belles rencontres et d'enrichissantes découvertes livresques. Merci de nous avoir si bien accueillies dans l'univers des blogueuses littéraires !
Bilan livresque de Fanny:
Cette année a surtout été marquée par la lecture de grands classiques et plus particulièrement de classiques américains. N'ayant lu que peu d'auteur américains, j'ai eu envie en 2014 de remédier à ce manque! J'ai également découvert des auteurs contemporains français ou européens dont je voudrais lire de nouveaux titres en 2015 comme Laurent Gaudé, Jim Fergus, John Banville ou Ann Granger.
Je me répète encore et toujours mais Autant en emporte le vent est sans conteste ma lecture la plus marquante de 2014. Nous connaissons tous plus ou moins l'histoire de la courageuse et chipie Scarlett O'Hara et du sarcastique Rhett Butler grâce au film de Victor Fleming mais ce roman culte possède une valeur ajoutée indéniable. Cette lecture m'a accompagné un certain temps pour ma plus grande joie et ce fut un véritable coup de cœur.
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est un roman que j'ai lu avant la création du blog et que j'ai également trouvé formidable. J'ai aimé suivre Scout et son grand frère dans leurs aventures dans ce roman initiatique. Guidés par Atticus, leur père avocat et admirable, les enfants sont confrontés à la réalité du monde des adultes et à celle de la discrimination dans l'Alabama du début du XXe siècle.
J'ai découvert Colette au lycée, grâce à ma professeur de français et depuis c'est une histoire d'amour sans fin. Chez Colette, les intrigues ne sont jamais spectaculaires et certains lecteurs s'ennuient en la lisant. La Maison de Claudine se compose de courts chapitres ayant un thème particulier et qui participent tous à la reconstruction de ses souvenirs d'enfance à Saint-Sauveur- en-Puisaye en Bourgogne. L'écriture de Colette est comme toujours sublime , ses personnages sont tendres et La Maison de Claudine contient, selon moi, des pages d'une beauté incroyable.
Le Sagouin de François Mauriac fut également un choc littéraire que je n'ai pas chroniqué. Ce très court roman raconte la vie d'une famille pour le moins étrange: une mère mystérieuse agit comme un véritable tyran envers son fils et son mari. Le lecteur n'a pas immédiatement toutes les cartes en main et il doit comprendre petit à petit la personnalité des personnages. La fin est bouleversante et surprenante. C'est un grand livre sur la difficulté et la souffrance d'être un enfant différent et mal aimé par sa mère.
Cette année fut également riche en lecture de bandes dessinées. Je n'en lisais que rarement et je suis heureuse d'avoir ouvert cet horizon de lecture.
Parmi mes chouchous, il y a évidemment Violette Nozière,Vilaine chérie. La récit de ce fait divers du XXe siècle est passionnant et les dessins sont sublimes.
La vie d'Eve Nesbit, modèle américain du début du XXe siècle, racontée dans Eve sur la balançoire, fut également un véritable coup de coeur.
Enfin, les aventures de Pico Bogue et de sa sœur Ana-Ana continuent de m'attendrir au fil des années et j'ai aimé lire le nouveau tome sorti il y a peu. Les dessins de cette bande dessinée nous replongent dans notre propre enfance et les textes sont très intelligents et mignons.
Bilan livresque d'Emilie:
Parmi mes lectures de cette année je retiens surtout la découverte de deux auteurs qui ont rejoint le clan de mes chouchous et dont j’ai très très hâte de découvrir toutes les œuvres : Elizabeth Gaskell et Daphné du Maurier. J’ai presque honte de ne les avoir lues pour la première fois que récemment et en même temps, quelle joie de faire d’aussi belles découvertes ! Ces derniers temps j’essaye également de plus aller vers des œuvres contemporaines, ce que je fais trop peu. J’aimerais à l’avenir aussi me lancer dans la lecture de réécritures de contes car cela me tente beaucoup ! Beaucoup d’envies et un programme donc bien chargé pour mes futures lectures ! :)
Rebecca de Daphné du Maurier a été ma grande lecture coup de cœur de l’année ! J’en avais bien sûr entendu parler, ainsi que de son auteur, mais je n’en avais pas une idée ou connaissance précise. C’est donc un peu par hasard que, quand j’en ai eu l’occasion, je me suis plongée dans ce roman et ça a vraiment été une belle surprise ! J’ai trouvé la première partie du roman un peu longue et j’avais légèrement envie de « secouer » la narratrice, mais suite à l’évènement clé du récit, je ne pouvais tout simplement plus lâcher le livre ! J’ai beaucoup aimé l’angoisse dans laquelle le récit m’a plongée ainsi que l’évolution du couple formé par la narratrice et le mystérieux Maxim de Winter. C’est l’un des livres qui m’a le plus tenue en haleine, ce que j’ai adoré !
Nord et Sud a été une très belle découverte. J’ai beaucoup aimé le contexte de l’intrigue, qui m’a permis de me plonger dans la révolution industrielle anglaise et ses enjeux. J’ai également été totalement séduite par les personnages de Margaret et Mr. Thornton ainsi que les évolutions et rebondissements de leur histoire. Et la cerise sur le gâteau : ce roman n’est pas sans un tout petit peu me rappeler Orgueil et Préjugés. Je ne pouvais donc pas résister !
Je suis une grande amatrice de livres et romans historiques et j’aime tout particulièrement me plonger dans Versailles et ses intrigues. C’est donc avec un grand plaisir que j’ai abordé cette biographie romancée du marquis de Montespan. J’ai tout d’abord beaucoup apprécié l’idée de s’intéresser à ce personnage historique. En effet, si tout le monde connaît la belle Athénaïs, on fait rarement grand cas de son mari… Ce roman a également été pour moi l’occasion de découvrir la plume de Jean Teulé dont l’humour mordant m’a ici séduite!
J’ai acquis ce livre un peu par hasard dans une brocante. Je n’en avais pas entendu parler et ne connaissais pas Dodie Smith. C’est la quatrième de couverture qui m’a charmée et je n’ai pas été déçue de ma lecture, qui s’est révélée être un joli coup de cœur. La narratrice Cassandra vit dans un vieux château en ruines et nous raconte son histoire ainsi que celle de sa famille sous la forme d’un journal intime. Cette forme du journal laisse parfois place à certaines longueurs durant lesquelles la jeune Cassandra peut paraître un petit peu mièvre ; cependant elle reste une narratrice attachante dont l’évolution au cours du roman est intéressante. Le charme du livre tient à la famille de Cassandra qui est drôle et originale voire parfois loufoque et dont le destin va être bouleversé par l’arrivée de deux jeunes américains dans le voisinage. J’ai beaucoup aimé suivre les péripéties de ces personnages ainsi que me plonger dans le décor de rêve qui nous est dépeint !
Mon dernier coup de cœur de cette année écoulée, et je ne suis ici pas originale (mais tant pis :) ) est Nos étoiles contraires. Je me suis en effet moi aussi prise d’affection pour Hazel et Augustus et ai été touchée par leur histoire. Ce qui m’a avant tout beaucoup plu est l’humour des personnages qui apporte une adorable fraîcheur et permet de ne pas tomber dans une lecture larmoyante. Une jolie lecture !
Nous vous souhaitons une heureuse année à venir ! Que votre vie soit belle et agrémentée par de passionnantes lectures !
21:41 Publié dans Tags et autres | Lien permanent | Commentaires (2)
02/01/2015
Louisa May Alcott, Vivianne Perret
C'est avec une grande joie que j'ai découvert cette nouvelle biographie de Louisa May Alcott, l'auteur du célébrissime Les Quatre filles du docteur March, sous mon sapin de noël.
Vous connaissez déjà mon grand amour pour ce roman et pour ses personnages qui ont bercé mon enfance.
Mon sentiment sur cette biographie est mitigé: j'ai appris une montagne de choses et j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir les véritables sœurs de Louisa May Alcott et le contexte historique de la vie de l'auteur. Cependant, la première partie de la biographie concernant le père et la mère de l'auteur est trop longue selon moi. La moitié du livre leur est consacrée. Il est bien entendu nécessaire de connaître la vie, les passions et les engagements des parents d'un auteur pour mieux comprendre son enfance et les influences subies. Après cette première partie, j'ai eu l'impression que la lecture de la vie même de l'auteur allait bien trop vite!
Louisa May Alcott était une femme de luttes et cette biographie nous offre une large palette des combats qu'elle a pu mener au cours de sa vie pour l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, entre les Noirs et les Blancs ainsi que contre l'alcoolisme qui engendrait de véritables problèmes dans la société. Son parcours de femme engagée dans son pays et dans la société qu'elle désire améliorer est admirable.
Il est également passionnant de constater l'influence autobiographique dans Les Quatre filles du docteur March et les similitudes et différences entre la vie de l'auteur et de ses trois sœurs et celles des sœurs de papier. L'indépendance et la modernité de la vision de la femme défendue par l'auteur étonneront les lecteurs qui trouvent que Les Quatre filles du docteur March est trop"moralisateur". Viviane Perret a également fourni de nombreux documents très instructifs à la fin du livre et nous apprenons que, malheureusement, aucune traduction française n'a encore respecté le texte de Louisa May Alcott: chapitres supprimés, fin changée, personnage francisé (en pleine guerre mondiale, le fiancé allemand de Jo est devenu un alsacien fuyant les Allemands en se réfugiant en Amérique).
Pour conclure, ce portrait de femme résolument moderne est très instructif et étonnant malgré certaines longueurs au début. Comme toute bonne biographie, ce livre donne aux lecteurs l'envie de se replonger dans les œuvres de Louisa May Alcott et de lire enfin une véritable traduction des Quatre filles du docteur March.
Fanny
Lu dans le cadre du Challenge XIXe siècle chez Fanny !
17:58 Publié dans Biographie, Challenge XIXe siècle, Livres | Lien permanent | Commentaires (10)