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02/11/2014

Nord et Sud, Elizabeth Gaskell

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Suite au mariage de sa cousine avec laquelle elle a été élevée à Londres, Margaret Hale retourne vivre auprès de ses parents. Elle retrouve son village d’enfance : Helstone, où elle goûte et apprécie une vie plus calme faite de grandes promenades. Cette nouvelle vie à la campagne se retrouve vite bouleversée quand son père, pasteur, décide de quitter sa paroisse car il éprouve des doutes quant à l’église qu’il sert. La famille Hale doit donc quitter Helstone et emménage à Milton sur les conseils du vieil ami de la famille, Mr. Bell, qui voit là-bas l’endroit idéal pour permettre à Mr. Hale de se reconvertir en professeur privé. Ce déménagement est un choc pour l’ensemble de la famille car Milton, ville du nord de l’Angleterre, est une ville industrielle spécialisée dans le textile et offre ainsi un environnement et un mode de vie très différents de ce que la famille a pu connaître jusqu’alors. Margaret découvre progressivement les tensions qui existent au sein de Milton entre patrons et ouvriers. Au hasard de ses promenades elle se lie d’amitié avec une famille d’ouvriers, les Higgins, dont la fille Bessy est malade à cause des poussières de coton. A travers sa relation avec cette famille, Margaret découvre la misère et les conditions de travail difficiles des ouvriers. Elle est aussi amenée à côtoyer les grands patrons de Milton, et plus particulièrement Mr. Thornton, jeune patron brillant et élève de son père. Les relations entre Margaret et Mr. Thornton sont difficiles et marquées par l’incompréhension. Si Mr. Thornton essaye d’expliquer et justifier ses convictions de patron, il ne parvient pas à convaincre Margaret qui le voit comme un responsable de la vie difficile et tragique des ouvriers. Une série de malentendus va également venir perturber les relations entre Margaret et Mr. Thornton et rendre une possible entente encore plus incertaine.

 

J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman et l’ai trouvé avant tout très intéressant. A travers l’opposition entre le nord et le sud de l’Angleterre, Elizabeth Gaskell nous dépeint le conflit entre deux classes, les patrons et les ouvriers. Bien que dépendantes l’une de l’autre, ces deux classes se déchirent et s’affrontent. Ceci nous est dépeint en grande partie grâce aux discussions politiques entre Margaret et Mr. Thornton, dans lesquelles les deux personnages s’opposent et, à travers eux les patrons et les ouvriers, que Margaret défend avec passion. Ce contexte est ainsi un vrai appui pour l’histoire et l’intrigue mais il présente également un intérêt en lui-même et permet au lecteur de se plonger dans la révolution industrielle anglaise.

Tout au long du roman, le lecteur découvre de nombreux personnages, dont certains très attachants, comme par exemple Bessy ou l’amusant Mr.Bell. J’ai également beaucoup aimé les personnages de Margaret et Mr. Thornton, qui forcent l’admiration chacun à leur façon car ils sont tous deux très forts mais aussi parfois vulnérables, ce qui les rend également très attachants. Je dois aussi dire que j’ai beaucoup aimé retrouver en eux et dans leur histoire un peu de Lizzie et Mr. Darcy…:)

 

Je suis ravie d’avoir (enfin !) découvert Elizabeth Gaskell et me réjouis à présent de lire ses autres romans ! En attendant je vais vite me jeter sur les adaptations de Nord et Sud car elles me font de l’œil depuis un bon moment !

Emilie 

 

Lu dans le cadre du challenge Les 100 livres à lire au moins une fois chez Bianca et dans le cadre du challenge XIXe siècle chez Fanny !   

 

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19/10/2014

L'Hôtel Stancliffe, Charlotte Brontë

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Sachant que je voue un culte aux soeurs Brontë et que Jane Eyre et Les Hauts des Hurlevent comptent parmi mes romans préférés, ma partenaire de blog, Emilie, a eu la bonne idée de m'offrir L'Hôtel Stancliffe pour mon anniversaire.

C'est à Zamorna, royaume fictif, et plus précisément à l'Hotêl Stancliffe que se déroule l'action. Le lecteur accompagne le narrateur,  Charles Townshend, lors de ses nouvelles rencontres et retrouvailles avec une galerie variée de personnages.

Ce court roman n'est pas aisé à lire car il n'a pas d'intrigue forte ni de personnages attachants. Plusieurs scènes et tableaux semblent se succéder sans avoir une finalité claire.

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L'inspiration de ce récit trouve ses origines dans l'enfance de Charlotte Brontë: son jeune frère, Branwell, reçut des soldats de plomb qu'il partagea avec ses trois soeurs. Les soldats de plomb déclenchèrent des jeux d'écriture et les enfants rédigèrent les aventures de leurs héros et inventèrent des royaumes fictifs. Ils formèrent alors des binômes d'écriture: Charlotte et Branwell d'un côté et Emily et Anne de l'autre.

Dans L'Hôtel Stancliffe, le lecteur retrouve le royaume et de les personnages inventés par Charlotte et Branwell.

Même si le lecteur passionné de Jane Eyre ou de Villette ne retrouvera pas la magie de ces romans, il ne peut qu'admirer les qualités de l'écriture de Charlotte Brontë qui n'a que vingt-deux lorsqu'elle rédige L'Hôtel Stancliffe. Je ne conseille pas ce roman aux lecteurs qui voudraient découvrir Charlotte Brontë mais il peut être intéressant pour les initiés.

 Fanny

 

Lu dans le cadre du Challenge XIXe siècle chez Fanny ! challenge-xixe.jpg

02/10/2014

Les quatre filles du docteur March, Louisa May Alcott

 

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J'ai tellement aimé et j'aime tellement encore Les quatre filles du docteur March qu'il me semble difficile d'écrire quelque chose sur ce livre.

Il a bercé mon enfance et mon adolescence et c'est avec une grande joie que je l'ai relu pour la première fois depuis mes 11 ans. Il fait partie des livres qui me touchent profondément et je crois que cela tient à mon grand attachement pour ma soeur et mon frère. Cette relecture fut douce et me replongea dans mon enfance.

Je pense néanmoins que Les quatre filles du docteur March se lisent enfant mais ne se découvrent pas en étant adulte... Les aventures de ces jeunes filles bien élevées et parfois un peu trop gentilles peuvent paraître nunuches à un lecteur qui ne se serait pas attaché à ces quatre personnages lorsqu'il était enfant.

Les quatre filles du docteur March: Meg, Jo, Beth et Amy font presque partie de ma famille et j'ai l'impression de les connaître. J'ai une préférence pour Jo la téméraire et pour la nostalgique et tendre Beth. May Alcott se serait inspirée de sa vie et de sa famille pour écrire ce roman et elle prêterait ses traits à Jo qui rêve d'être écrivain.

Je crois que toutes les lectrices qui aiment ce livre sont une cinquième soeur qui attend le retour du docteur March de la guerre de Sécession, considère Teddy comme un frère, espionne les amours de Meg, enrage lorsque le professeur bat Amy, admire le geste de Jo qui décide généreusement de couper sa chevelure ou craint pour les jours en danger de Beth.

Même si ce roman est parfois un peu trop moralisateur, ces héroïnes sont tellement attachantes! Ce roman tendre a pour moi aujourd'hui le goût de la madeleine de Proust.

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(Version de 1994) 

 

Les adaptations cinématographiques du roman sont réussies (pour celle 1994 de Gillian Armstrong , celle de 1949 de Mervyn Leroy et celle de 1933 de George Cukor).

 

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 (Version de 1994) 

 

Ma préférence va à celle de 1995 de avec Winona Ryder que j'aime beaucoup dans le rôle de Jo et Claire Danes qui interprète magnifiquement Beth. Je préfère cette adaptation parce que c'est la première que j'ai vue mais aussi parce que je la trouve plus touchante que les autres, elle souligne plus la nostalgie du temps qui passe et qui sépare des soeurs qui s'aiment tant. Bien entendu Katharine Hepbrun est superbe en Jo dans la version de 1933!

 

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(Version de 1933) 

 

Je vous note en lien un blog français très agréable à lire sur Louisa May Alcott: http://louisamayalcott-france.blogspot.fr/

 Fanny

 

Relu dans le cadre du challenge XIXe siècle chez Fanny

et dans le challenge Les 100 livres à lire au moins une fois chez Bianca !

 

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20/09/2014

Frankenstein, Mary Shelley, Sergio Serra et Meritxell Ribas

 

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 Je n'ai pas encore lu le roman de Mary Shelley mais j'avais très envie de le lire avant de découvrir cette bande dessinée. Et depuis que j'ai terminé cette dernière, j'ai d'autant plus envie de lire le roman. Je ne peux pas donc vous dire si cette bande dessinée est une bonne adaptation et si elle retransmet correctement l'ambiance du roman. Je pense néanmoins que si une bande dessinée donne envie de lire le roman, c'est qu'elle doit être une bonne adaptation ! De plus, cette bande dessinée reste très littéraire et je pense que les textes dans lesquels le docteur Frankenstein raconte sa vie au capitaine qui l'a sauvé sont extraits du roman.

 

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Cette bande dessinée est un régal! L'objet livre en lui-même est très beau.  Les dessins de Meritxell Ribas sont sublimes.  Les traits des personnages et les décors sont exclusivement tracés en blanc, comme dessinés à la craie, afin de ressortir sur des pages noires. Ces couleurs apportent une atmosphère très sombre à la bande dessinée et s'accorde totalement avec la noirceur du monstre mais aussi avec la personnalité ambiguë de son créateur et son désespoir. 

 

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La grande originalité de cette bande dessinée réside dans les dessins de Ribas qui sont à la fois mélancoliques, sombres mais infiniment poétiques.

Fanny

 

Lu dans le cadre du challenge XIXe siècle chez Fanny !     2071237519.png

 

01/09/2014

Un intérêt particulier pour les morts, Ann Granger

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C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé Lizzie Martin pour une nouvelle enquête et que j'ai corrigé mon erreur puisque j'avais lu le second volume avec le premier !

 Après le décès de son père, Lizzie se retrouve dans la même situation que toutes les jeunes filles seules et désargentées de l'époque: elle doit se trouver un "poste". C'est ainsi qu'elle débarque à Londres pour la première fois afin d'entrer au service d'une tante méconnue en tant que demoiselle de compagnie. Cependant son entrée dans cette maison ne se fait sans mystère puisque la jeune fille qui occupait ce poste précédemment a disparu dans d'étranges circonstances. A-t-elle fugué avec un soupirant? Lui est-il arrivé malheur?

Alors qu'un corps est retrouvé dans les débris de taudis démolis permettant la construction de la gare St Pancras, Lizzie retrouve une ancienne connaissance: l'ancien enfant de mineur de son village devenu inspecteur Benjamin Ross. Notre héroïne débute alors une enquête en catimini et à ses risques et périls pour aider l'inspecteur Ross.

J'ai retrouvé tous les ingrédients que j'avais appréciés dans le premier volume. J'aime toujours cette double narration masculine et féminine. Le Londres des chantier du XIXe siècle est très bien rendu et les conventions et règles de l'époque parcourent tout le roman. L'héroïne est très attachante et l'intrigue est bien mené. Le meurtrier quant à lui reste masqué pour le lecteur qui a besoin des lumières de Lizzie pour le lui révéler !

C'est une série très plaisante à lire et j'attends la troisième aventure du duo avec impatience!

 

Fanny

 

Lu dans le cadre du Challenge XIXe siècle chez Fanny !2071237519.png

29/07/2014

La curiosité est un péché mortel, Ann Granger

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Lizzie Martin, qui ne supporte plus sa tante et que sa tante veut envoyer au loin, se rend à New Forest pour tenir compagnie à une jeune femme: Lucy. Elle a perdu son bébé et clame à qui veut l'entendre qu'il n'est pas mort et qu'on le lui a enlevé. Lucy vit dans un village isolé avec ses deux tantes vieilles filles. Mais les choses tournent mal lorsqu'un personnage inquiétant, un chasseur de rat, est retrouvé assassiné dans le domaine des deux vieilles filles. Alors qu'elle a faussé compagnie à Lizzie, Lucy est assise e à côté du mort lorsqu'il est retrouvé, les mains tachées de sang et les soupçons se portent bien facilement sur elle.... Lizzie comprend que la jeune fille, à laquelle elle s'est attachée et qu'elle tente de soutenir dans sa solitude, va avoir besoin d'une enquête solide pour ne pas être accusée du meurtre. Ross Ben, de Scotland Yard, entre alors en jeu pour mener l'enquête avec l'aide et le sens de l'observation de Lizzie.

J'ai lu beaucoup de romans policiers lorsque j'étais au collège, particulièrement des Agatha Christie, mais je n'en lis que rarement aujourd'hui. Ann Granger et Lizzie Martin vont me faire changer mes habitudes! J'ai été emballée par ce roman! Que ce soit l'intrigue, les personnages ou encore la description et l'ambiance du XIXe siècle, tout m'a plu dans ce roman. J'ai aussi beaucoup aimé la double narration qui nous fait plonger dans l'aventure du côté de Lizzie mais aussi de Ben Ross. Cette narration permet de plus à l'auteur de changer de tonalité selon le narrateur et l'humour est souvent présent lorsque le point de vue de Ben Ross est adopté.

 

Ce second volume des aventures de Lizzie est donc à dévorer au plus vite ! (et je vais de mon côté corriger mon erreur et lire le premier volume! )

Fanny

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22/07/2014

Villette, Charlotte Brontë

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Villette débute par la jeunesse de Lucy Snowe, jeune orpheline anglaise, qui rend visite à sa marraine et à son fils alors qu'ils accueillent une enfant noble du nom de Polly. Le temps passe sans que le lecteur entende reparler de cette famille et de cette petite fille. Après le décès de la vieille dame qui employait Lucy comme dame de compagnie, notre héroïne se trouve confrontée à de nouvelles épreuves. Etant orpheline, désespérément seule mais courageuse et déterminée, Lucy décide de s'embarquer pour un pays francophone et qui lui est inconnu, Villette, afin d'y trouver une place de dame de compagnie. C'est finalement en tant qu'enseignante d'anglais qu'elle est employée dans le pensionnat pour jeunes filles de Villette. Lucy connaît divers tourments d'ordre psychologique tout d'abord, elle est victime d'une dépression et souffre de son isolement mais elle vit également avec des personnages mystérieux auxquels elle ne peut se fier à l'exemple de sa patronne qui fouille dans ses affaires. Un professeur, M. Paul la malmène mais de vieilles connaissances vont refaire surface, extirper Lucy de son mal être et elle découvrira alors que les choses et les hommes ne sont pas ce qu'ils semblent être.

 

Ma lecture s'est faite en demi-teinte: j'ai adoré le début et la fin du roman mais certains passages du roman m'ont semblé bien longs et en particulier les chapitres consacrés aux différends religieux qui opposent Lucy, anglaise et protestante, aux habitants et professeurs catholiques de Villette. Virginia Woolf et George Eliot considèrent Villette comme supérieur à tous les autres romans de Charlotte et je peux comprendre pourquoi sous certains aspects.

L'écriture, comme toujours avec les Brontë, est magnifique. J'ai apprécie l'héroïne mais je sais que c'est surtout parce qu'elle n'est pas sans rappeler Jane Eyre en étant moins passionnée et plus austère. Lucy, de par son caractère et de par sa place dans la société, ressemble à Jane Eyre: elle possède la même modestie et discrétion mais également la même détermination et la même force de caractère. Elle n'est pas sans rappeler également Charlotte Brontë elle-même: elles sont parties toutes deux vivre dans un pays étranger pour apprendre leur métier (la Belgique pour Charlotte), elles rêvent toutes deux de fonder leur propre école et elles vivent dans la même solitude puisque Villette est le dernier roman de Charlotte.

Le roman porte alors toute la détresse de l'auteur vivant seule avec son père et avec les fantômes de ses soeurs et de son frère disparus. Rien que pour ce désespoir palpable de l'héroïne et dans lequel on reconnaît celui de l'auteur le livre vaut la peine d'être lu.

Villette est une sorte de miroir dans lequel Charlotte s'est regardée et dans lequel nous sommes heureux de pouvoir la voir aujourd'hui. 

Fanny

 

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