04/09/2017
Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre
Je ne comprends pas pourquoi j'ai attendu tant d'années pour lire Au revoir là-haut.... Je me suis empressée de le sortir de ma PAL en découvrant la bande annonce de l'adaptation cinématographique d'Albert Dupontel prévue pour fin octobre.
Prix Goncourt 2013, ce roman de Pierre Lemaitre est un énorme coup de coeur. Il raconte la vie de trois hommes d'un même régiment à la fin de la première guerre mondiale. Début novembre 1918, Edouard et Albert savent que la guerre se termine même si les offensives se poursuivent. Henri, gradé du régiment et ancien aristocrate déchu, espère que cette fin de guerre lui apportera les lauriers dont sa famille a tant besoin. Il est prêt à forcer la chance pour tirer profit de cette guerre. Un an plus tard, Henri, devenu héros de guerre, brille en société alors qu'Albert et Edouard, gueules cassées rejetées par leur pays, vivent misérablement. Ils imaginent alors une arnaque d'envergure nationale.
J'ai tout adoré dans ce roman qui me laisse très admirative: les personnages sont complexes, terriblement humains et passionnants. Mention spéciale pour Henri D'Aulnay-Pradelle que j'ai tant aimé détester! L'intrigue est surprenante, très romanesque et le lecteur a terriblement envie de poursuivre sa lecture. Pierre Lemaitre montre également toutes les ambiguïtés de la société française : elle glorifie ses morts et abandonne les survivants que l'on regarde d'un oeil méfiant. Comme si tous les héros étaient morts et qu'il ne restait que les peureux. L écriture de Pierre Lemaitre, cynique et pleine de vie, est magnifique.
Un incroyable roman du début à la fin.
Je vous laisse avec les premières lignes du roman: " Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient tous morts depuis longtemps. De la guerre justement. Aussi, en octobre, Albert reçut il avec pas mal de scepticisme les rumeurs annonçant un armistice. Il ne leur prêta pas plus de crédit qu'à la propagande du début qui soutenait, par exemple, que les balles boches étaient tellement molles qu'elles s'écrasaient comme des poires blettes sur les uniformes, faisant hurler de rire les régiments français. En quatre ans, Albert en avait vu un paquet, des types morts de rire en recevant une balle allemande. "
Fanny
Lu dans le cadre du Challenge Première guerre mondiale organisé par Claire.
18:50 Publié dans Challenge Première Guerre mondiale, Challenges, Les contemporains, Livres | Lien permanent | Commentaires (2)
29/06/2016
L'été avant la guerre, Helen Simonson
Beatrice Nash arrive à Rye, petite ville rurale du Sud de l'Angleterre, durant l'été 1914. Elle est la nouvelle professeur de latin de l'école de Rye. Orpheline depuis peu, Beatrice sait que ce poste lui permettra de s'affranchir de la tutelle de sa tante bourgeoise et de mener la vie qu'elle souhaite en restant célibataire et en écrivant. Agatha Kent, femme à fort caractère influente dans le village, l'accueille, la chaperonne et lui présente le beau monde du village mais aussi les familles moins fortunées. Beatrice rencontre également les deux neveux d'Agatha: Daniel, poète cynique, extravagant et d'une grande beauté et son cousin Hugh, médecin intelligent et drôle. Beatrice n'est pas insensible aux charmes de Daniel et à l'intelligence de Hugh. Elle s'attache également à Agatha qui la défend et la protège des attaques de la femme du maire, Bettina Fothergill, première concurrente et ennemie d'Agatha. Le cercle d'Agatha Kent compte également un écrivain de renom que Beatrice admire, la fille du pasteur militant pour le droit de vote des femmes, des bourgeoises et plus tard un professeur belge réfugié en Angleterre avec sa fille. Alors que Beatrice rêve de publier un recueil des lettres de son père, que Daniel désire créer une revue poétique avec un ami et que Hugh fait des projets matrimoniaux et professionnels, la guerre est déclarée. Elle chamboule la vie de tous les personnages: homme et femme, envoyé au front en France ou resté en Angleterre.
Les personnages imaginés par Helen Simonson sont très attachants. Ils sont le point très positif du roman: ils sont intelligents, drôles, sensibles et ne peuvent laisser insensibles. J'ai adoré les échanges sarcastiques ou moments de tendresse entre Daniel et Hugh. Agatha Kent est également très vive, tendre et drôle. La petite "guéguerre" qu'elle mène contre l'épouse du maire pour avoir la plus grande influence possible dans le village est très drôle. Helen Simonson a su équilibrer des instants de légèreté et d'ironie et d'autres tragiques et touchants dans son roman. La fin est très réussie et particulièrement émouvante.
J'ai trouvé que le roman était un peu trop long, particulièrement au début. J'ai cru que Beatrice occuperait dès les premières pages son poste de professeur et que la guerre serait déclenchée très rapidement. Le début est trop long mais je crois que l'auteur avait tout de même besoin de tout ce temps pour créer une certaine ambiance et pour nous présenter tous les personnages du village. L'ambiance est réussie : entre ragots, guéguerres, amitiés, vieilles rancunes, rivalités, le lecteur s'amuse de tous ces personnages et a vraiment l'impression de faire partie du village. On a un peu l'impression de se trouver dans le village de Donwnton Abbey ou dans celui des Dames de Cranford d'Elizabeth Gaskell.
Helen Simonson parvient également à dresser le portraits des laissés pour compte du début du Xxe siècle: les femmes et les pauvres. Les femmes sont encore les gentilles marionnettes qui doivent faire ce que la société attend d'elles: Beatrice ne peut pas disposer de son héritage comme elle l'entend, elle ne peut pas affirmer qu'elle écrit sans se faire traiter d'idiote, l'intelligente Abigail a été retirée de l'école car elle doit être une sage petite servante, Mme Witte, divorcée et écrivain à succès est la pariât du village. Les pauvres sont destinés à le rester et même le directeur d'école n'espère pas que la culture et l'enseignement puissent leur permettre une ascension sociale. Beatrice semble être l'héroïne du roman mais de nombreux personnages ont une place très importante. Helen Simonson a dressé le portrait des hommes et des femmes de toute une époque qui s'apprête à sombrer dans l'horreur.
L'été avant la guerre contient des longueurs mais reste une lecture agréable. Les personnages intelligents, drôles et l'ambiance créée dans le roman sont plein de charmes.
Je remercie les éditions Nil et Babelio pour cette agréable lecture !
Fanny
Lu dans le cadre du mois anglais chez Cryssilda et Lou et dans le cadre du Challenge Première guerre mondiale chez Claire.
14:40 Publié dans A year in England, Challenge Première Guerre mondiale, Challenges, Les contemporains, Livres, Partenariats | Lien permanent | Commentaires (9)
14/12/2014
Cris, Laurent Gaudé
En superposant les courts récits de nombreux soldats, Laurent Gaudé dresse un immense tableau de tous ces hommes sacrifiés et magnifiques.
Il nous donne à entendre la voix d'une multitude de soldats et d'un médecin. Qu'ils quittent les tranchées, qu'ils prennent la relève, qu'ils traquent un soldat fou qui hurle à la mort, qu'ils tuent, qu'ils sauvent, qu'ils soignent ou aident à mourir; ces hommes nous racontent leurs petites histoires qui participent à la Grande histoire de la première guerre mondiale. Tout commence lorsque Jules, honteux, quitte les tranchées sans prévenir ses amis, Marius et Boris, qui ne peuvent quitter le front. En traversant les boyaux, il croise la relève et ces nouveaux soldats confient leurs peurs et leur inexpérience au lecteur.
Les voix de ces hommes touchent le lecteur au cœur. Tout comme Jules, il entendra encore longtemps, une fois le livre fermé, les voix des camarades des tranchés ou sera hanté comme Boris et Marius, par ces cris inhumains de cet homme-animal vivant dans le no man's land. Les phrases très courtes et hachées de Laurent Gaudé percutent le lecteur.
J'ai particulièrement aimé la construction du roman qui nous donne à lire le récit de soldats présents tout le long du roman mais aussi pour quelques pages seulement. L'auteur semble ainsi prêter sa voix à des anonymes, que les soldats eux-mêmes oublient dans le roman, à l'image du gazé qui agonise dans un trou d'obus et que les soldats ont oublié en se disant qu'il était certainement mort et qu'il ne servait à rien de risquer sa vie pour aller le chercher.
Cris est un long chant poignant et émouvant mais aussi une immense statue dressée à la mémoire de tous ces hommes. Ce roman est un coup de poing au cœur et au ventre qui laisse le lecteur sonné et ému.
"Je mets des pansements sur les morts et j'ampute les vivants. Il y a trop de cris autour de moi. Je n'entends plus les voix. Et je me demande bien quel visage a le monstre qui est là-haut, qui se fait appeler Dieu, et combien de doigts il a à chaque main pour pouvoir compter autant de morts."
"Je ne pensais pas que la mort pouvait avoir le visage d’un gamin de dix-huit ans. Ce gamin-là, avec ses yeux clairs et son nez d’enfant, c’était ma mort."
"Je ne sais pas ce qui peut produire les cris dont tu parles et que j'ai moi-même entendus, animal ou homme. Je ne sais pas si ce sont des lamentations ou les fous rires d'une bête sauvage. On dit que c'est un soldat, aliéné lors d'une attaque, qui n'a jamais retrouvé ses lignes et qui erre en nous insultant, nous qui n'avons jamais rien fait pour le retrouver. Personne ne peut dire si c'est un Allemand ou un Français. Personne ne peut dire de quoi il vit et où il se terre. Certains affirment que c'est le fantôme écorché du champ de bataille. Qu'il vient hurler à nos oreilles, la nuit, pour nous rappeler nos meurtres du jour."
Fanny
Ps: Merci à ma soeur, admiratrice de Gaudé, qui m'a conseillé ce roman !
Lu dans le cadre du challenge Première guerre mondiale organisé par Claire !
19:02 Publié dans Challenge Première Guerre mondiale, Les contemporains, Livres | Lien permanent | Commentaires (6)
16/11/2014
Sylvestre s'en va-t-en guerre, Stéphane Henrich
Présentation de la maison d'édition: La Grande Guerre... une horreur absolue que nous avons tous, quel que soit notre âge, bien du mal à comprendre. Sylvestre, pigeon voyageur à la retraite, sera réquisitionné pour servir sa patrie. De son regard de volatile émerge une perception de la guerre qui est à la fois candide et terrible.
Mon avis: Je remercie tout d'abord la maison d'édition Kaléidoscope et Babelio pour l'envoi de cet album et pour cette agréable découverte.
Sylvestre s'en va-t-en guerre est un joli album qui cherche à expliquer la guerre aux plus jeunes. Les lecteurs suivent Sylvestre, un pigeon voyageur, et son ami Léon. Ce dernier est un fleuriste qui a sauvé Sylvestre blessé par un chasseur.
Alors qu'un ordre de mobilisation est placardé en ville, Sylvestre et Léon s'apprêtent à reprendre du service et notre pigeon voyageur quitte Célestine, sa fiancée.
Le début de la guerre et l'innocence des soldats persuadés que la guerre sera de courte durée sont très bien retranscrits. Notre héros préfère la compagnie des hommes à celle de ses semblables et le lecteur découvre à travers ses yeux la vie des soldats dans les tranchées et leurs sentiments face à cette guerre qu'ils trouvent désormais trop longue.
Cet album choisit des mots simples mais efficaces pour conter différentes étapes importantes de la première guerre mondiale. Je trouve que Stéphane Henrich a montré d'une manière très intéressante l'évolution de l'état d'esprit des soldats.
Les dessins sont très jolis et ils ne sont pas sans rappeler ceux de Sempé, en particulier pour les dessins des humains. J'ai également aimé le titre qui fait référence à la célèbre chanson et au film Johnny s'en va-t-en guerre.
Je pense que les enfants sont sensibles aux détails et s'en amusent. J'ai trouvé certains détails attendrissants comme cette petite souris qui se cache dans plusieurs dessins des tranchées. Ils sont également instructifs dans cet album comme par exemple l'assassinat de l'archiduc annoncé par un journal tenu par un personnage secondaire.
L'amitié entre l'animal et l'homme saura également toucher les enfants. Les animaux sont humanisés et leur destin est lié à celui des hommes. Ainsi, les pigeons blessés sont couchés aux côtés des soldats tombés sur le champs de bataille et les plumes ou fleurs présents dans le pigeonnier à la place d'un animal abordent d'une manière délicate la mort.
Pour conclure, Sylvestre s'en va-t-en guerre est un très joli et très intelligent album à mettre entre les mains de tous les enfants.
Fanny
Album lu grâce à Babelio et à la maison d'édition Kaléidoscope !
Lu dans le cadre du challenge Première guerre mondiale organisé par Claire !
19:35 Publié dans Challenge Première Guerre mondiale, Livres, Livres pour enfants, Partenariats | Lien permanent | Commentaires (2)
15/11/2014
Je voulais te dire, Louisa Young
Je remercie tout d'abord Madame Liebow et les éditions Baker Street de m'avoir envoyé ce roman et de m'avoir ainsi fait découvrir cette histoire.
Tout débute par pur hasard lorsque Riley reçoit une boule de neige en plein visage dans Kensington garden. Cette boule de neige a été lancée par le cousin de Nadine Waveney et permet la rencontre entre deux enfants qui ne se quitteront plus. Riley et Nadine viennent de deux milieux que tout oppose: il appartient à la classe ouvrière alors qu'elle est bourgeoise. Pourtant, Riley intègre petit à petit le monde de Nadine en travaillant pour Sir Alfred, un peintre ami de la famille Waveney et développe ainsi des ambitions inhabituelles pour sa classe sociale.
Nadine et Riley deviennent de jeunes gens et leur amitié enfantine se transforme en amour impossible. La famille de Nadine, qui s'était attachée à Riley lorsqu'il était enfant, ne voit plus d'un très bon oeil le jeune homme qu'il est devenu et s'oppose à l'idée d'une quelconque relation amoureuse. Lorsque la guerre est déclarée, Riley, comme tous les autres, est persuadé qu'elle sera courte et il s'engage pour toute la durée de la guerre. Il semble prendre cette décision déterminante sur un coup de tête car il considère son amour pour Nadine comme impossible et il ne désire pas l'ennuyer avec ses sentiments.
La guerre engendre une multitude de rencontres et le lecteur découvre alors de nouveaux personnages comme Peter le supérieur de Riley dans les tranchées, Julia son épouse vivant à l'arrière et cherchant inlassablement à se perfectionner physiquement pour le retour de son mari mais aussi Rose, cousine de Peter, qui est une infirmière courageuse et n'espérant plus se marier.
Les destins de ces deux couples et de Rose ne cesseront alors plus de se croiser pendant la guerre mais aussi après.
Je découvre Je voulais te dire après avoir lu le second tome, Ravage, mais je retrouve avec joie les personnages. J'ai passé un agréable moment avec ce livre et j'ai toujours aimé suivre le destin de ses personnages même si je connaissais par avance ce qu'ils allaient devenir.
Louisa Young aborde d'une manière originale la première guerre mondiale en s'intéressant au travail de la médecine et aux progrès effectués pour "rendre" un visage aux gueules cassées. J'ai particulièrement aimé les moments où Riley réapprend à vivre en communauté et à montrer son visage.
J'ai aussi beaucoup aimé le traitement de la condition féminine en temps de guerre. Les trois personnages féminins nous apportent trois points de vue différents sur la guerre et sur la place des femmes. Elles considèrent toutes les trois qu'il est nécessaire de s'engager et d'aider les blessés. Julia, qui n'en est pas capable, apporte un regard intéressant sur la société du début du XXe siècle et elle en est une des premières victimes. Elevée pour être belle et pour rendre heureux son mari, elle n'est plus rien lorsque son mari n'est plus là et qu'elle ne peut plus être admirée par d'autres hommes. Julia devient alors le symbole des femmes qui n'ont pas réussi à faire aussi ce pas de géant que la société a effectué en temps de guerre en donnant une place de premier choix aux femmes devenues chauffeuses d'ambulance, infirmières, travailleuses dans les usines ou encore agricultrices.
J'ai aimé découvrir à la fin du roman que certains personnages avaient existé et que Louisa Young a puisé son inspiration dans sa propre famille. Et enfin,étant une grande admiratrice et lectrice de James Matthew Barrie, le père littéraire de Peter Pan, j'ai été heureuse de retrouver l'auteur devenu personnage sous la plume de Louisa Young.
Fanny
Roman lu dans le cadre du lecture commune avec Claire, Fanny et Isabelle et du Challenge Première guerre mondiale organisée par Claire !
20:52 Publié dans Challenge Première Guerre mondiale, Les contemporains, Livres, Partenariats | Lien permanent | Commentaires (5)
30/10/2014
The Crimson Field (saison 1, BBC, 2014)
J'avais lu l'article de Fanny sur The Crimson Field lorsqu'elle l'avait publié, la série m'avait tentée puis je l'avais oubliée jusqu'à ce que ma soeur, grande adepte de la BBC, m'en reparle.
The Crimson Field raconte la vie d'un hôpital anglais se trouvant en France et proche des lignes de combat durant la première guerre mondiale. Le spectateur est plongé dans l'univers de cet hôpital anglais en même temps que trois jeunes infirmières anglaises qui souhaitent à première vue participer à l'effort de guerre mais qui sont toutes les trois poussées par d'autres motivations. Le spectateur les suit dans leur découverte de ce nouveau monde et à la rencontre des soldats mais aussi du corps médical qui tente de les endurcir.
Cette mini-série compte six épisodes reliés les uns aux autres par des intrigues qui se déroulent tout au long de cette première saison mais également par des intrigues propres et qui se terminent à la fin de chaque épisode. J'ai apprécié cet entrelacement des intrigues qui fait naître le suspense mais qui permet également, pour les intrigues courtes, de montrer à chaque épisode différents problèmes rencontrés par l'hôpital et par les soldats: les retrouvailles avec leur famille après avoir subis des amputations ou encore leur combat pour le pas être séparé de leur régiment.
Comme toujours avec la BBC, je n'ai pas été déçue par la reconstitution historique et j'ai beaucoup aimé les intrigues diverses. Les personnages, détestables ou attachants, sont intéressants et j'ai aimé suivre leur parcours.
Tout comme Fanny, j'ai été vraiment déçue par la fin du dernier épisode. Visiblement la BBC laissait des portes ouvertes pour pouvoir faire une seconde saison mais elle ne sera malheureusement pas tournée. Certains aspects de l'organisation de l'hôpital semblent en effet un peu trop "simples" ou "faciles". La BBC joue toutes les cartes pour séduire les spectateurs: les trois jeunes infirmières sont toutes bien mignonnes et pour les spectatrices, les docteurs sont tous craquants !
Pour conclure, malgré certains petits défauts, j'ai beaucoup aimé cette série qui est vraiment agréable à regarder ! Et j'ai bien aimé retrouver certains acteurs que j'avais déjà vus dans d'autres séries de la BBC et en particulier l'acteur qui joue Molesley dans Downton Abbey !
Fanny
Mini-série vue dans le cadre du Challenge Première guerre mondiale chez Claire !
18:06 Publié dans Challenge Première Guerre mondiale, Séries | Lien permanent | Commentaires (3)
15/10/2014
Ravages, Louisa Young
Résumé de l'éditeur:
Ils se sont battus côte à côte dans les tranchées des Flandres quatre années durant, ils sont revenus en Angleterre, l'un totalement défiguré, l'autre sombrant dans l'alcool et se réfugiant dans un univers peuplé de fantômes; aussi dévasté psychologiquement que son camarade l'est physiquement. La guerre a aussi beaucoup éprouvé les femmes qui les attendaient : elles vont essayer de les comprendre, mais les dégâts sont lourds et les séquelles tenaces ; la réadaptation est un défi permanent.
Trouver du travail quand la seule vue de votre visage fait fuir n'est pas chose aisée..mais Riley Purefoy a de la ressource et va s'inventer un métier sur mesure. Quant à Peter Locke, de toute apparence une véritable épave, le chemin pour qu'il se retrouve et renoue avec la vie sera long et tortueux. Dans cette puissante suite à son roman best-seller, Je voulais te dire, Louisa Young relate le difficile retour " à la normale " après les terribles années de guerre, véhiculant encore une fois un message profondément humaniste.
Elle souligne le gâchis de tant d'existences, d'énergie et de potentiel, démontrant le gouffre qui sépare ceux qui se sont battus de leurs proches qui ne parviennent pas à imaginer la réalité effroyable vécue par ceux qui ont été dans les tranchées, et en seront hantés toute leur vie. Avec ce portrait d'une société encore sous le choc de ce séisme, tiraillée entre espoir et affliction, lumière et ténèbres, la volonté de reconstruire sa vie et le poids de souvenirs écrasants, Louisa Young lance un cinglant réquisitoire contre la guerre et loue le courage et la résilience de toute une génération.
Mon avis:
Je tiens tout d'abord à remercier vivement la maison d'édition Baker Street, Madame Liebow et Babelio pour ce beau cadeau ! Le livre en tant qu'objet est très beau, je trouve que la couverture et le titre sont très bien choisis et donnent envie de découvrir le roman.
Le lecteur suit le retour à la vie civile de deux soldats anglais qui reviennent des tranchées meurtris par les innombrables ravages de la guerre. Riley est défiguré et ne sait comment s'habituer à ce nouveau visage qui inspire la pitié de ceux qui le voient. Il ne sait comment retrouver sa place dans un pays qui ne veut plus lui donner de travail alors qu'il a sacrifié quatre ans de sa vie pour le sauver. Quant à Peter, il retrouve une femme changée et un enfant timide. Il noie son chagrin dans l'alcool et trouve un infime réconfort en lisant sans répit l'Iliade et l'Odyssée. Mais le lecteur vit également ce retour de l'Enfer du point de vue des épouses de ces deux soldats, Julia et Nadine et d'une amie, Rose.
Comment faire lorsque son mari ne parvient plus à parler, que l'on ne peut plus embrasser ce qui lui tient lieu de bouche et qu'il n'est plus celui que l'on a connu? Comment reconstruire une vie de famille avec un homme qui vous fuit et qu'un lourd silence s'abat sur la maison que rien ne parvient à rompre? Comment faire pour se débarrasser de son sens du devoir et conquérir sa propre liberté lorsque l'on est une femme en 1919?
Ces hommes, véritables héros à qui leur pays doit tout, luttent désormais pour gagner une paix tourmentée par les fantômes des amis laissés sur les champs de bataille en France.
Cette reconstruction de soi et le retour à une vie "normale" (même si leurs vies ne seront plus jamais "normales" après ce traumatisme) sont lents et le chemin vers une réconciliation avec la vie est semé d'embûches.
Le lecteur qui a lu le premier roman de cette série, Je voulais te dire, détient un plus grand nombre d'informations sur les personnages et sur ce qu'ils ont vécu pendant la guerre. Néanmoins, je n'ai pas encore lu Je voulais te dire et j'ai tout de même adoré Ravages car Louisa Young guide son lecteur avec minutie et nous donne les clés pour comprendre les personnages et deviner leur passé. Ravages se suffit à lui-même.
L'écriture et l'intrigue de Louisa Young m'ont séduites du début à la fin. Le lecteur est happé par ces histoires d'amour et d'amitié. Certains événements chamboulent le récit et l'auteur tient son lecteur en haleine jusqu'à la fin. Le cadre de l'après guerre est très bien rendu et tous les ennuis que rencontrent les personnages sont très intéressants car ce ne sont pas forcément les premiers problèmes qui nous viennent à l'esprit lorsque l'on pense à une guerre.
La vulnérabilité mais aussi la force de ces personnages les rendent très attachants et le lecteur entre totalement en empathie avec ces hommes et ces femmes.
J'ai beaucoup aimé la grande pudeur et sensibilité de ce roman où toutes les souffrances se devinent dans les silences entre les personnages et s'imaginent dans les regards qu'ils se lancent.
Ravages est un très bel hommage aux hommes tombés pour leur pays, aux hommes revenus détruits physiquement et mentalement mais aussi aux femmes qui ont lutté de leur côté, qui les ont attendus et qui étaient prêtes à reconstruire la paix avec eux à leur retour. Je conseille donc très vivement la lecture de ce très beau roman !
Quelques phrases du roman:
" Le temps file, et ils souffrent tous. Il y a eu tant de silence, et il est si difficile de dire si c'est le silence du repos, de la paix et de la réflexion, ou celui de la peur et de la solitude, du vide et des faux-semblants. Est-ce qu'ils sont en train de mourir, là, derrière leurs portes fermées? Ou bien est-ce qu'ils essayent de s'y faire à leur manière, en prenant le temps qu'il faut?"
Fanny
Lu grâce aux Editions Baker Street et grâce à Babelio!
Le roman entre également dans le challenge Première Guerre mondiale chez Claire !
22:31 Publié dans Challenge Première Guerre mondiale, Partenariats | Lien permanent | Commentaires (6)