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22/12/2015

Christmas pudding, Agatha Christie

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Christmas pudding est un recueil de nouvelles d'Agatha Christie. Hercule Poirot enquête dans cinq nouvelles et Miss Marple est l'héroïne du dernier texte. Seule la première nouvelle, qui a donné son titre au recueil, a pour cadre les fêtes de fin d'année.

Dans Christmas pudding, Hercule Poirot s'infiltre dans un manoir sous prétexte d'assister à de traditionnelles fêtes de fin d'année anglaises mais il cherche véritablement rubis volé à un prince étranger.

Dans Le Mystère du bahut espagnol, en lisant le journal, Hercule Poirot découvre un meurtre mystérieux: un homme a été retrouvé mort dans un coffre dans un salon où la veille une soirée entre amis avait eu lieu. Personne ne semble avoir pu commettre le crime dans une pièce fermée lors d'une soirée mais pourtant un cadavre se trouve bien dans le coffre....

Le souffre-douleur débute par le meurtre d'un vieil homme acariâtre dont l'assassin semble déjà trouvé grâce à des témoignages accablants mais la veuve ne croit pas à cette version des faits. Hercule Poirot est invité à vivre avec cette famille afin de démasquer le véritable assassin.

Hercule Poirot dîne avec un ami au début du Mort avait les dents blanches. Par l'une des serveuses, il apprend qu'un vieux monsieur, dînant tout seul, vient dans ce restaurant à jour fixe et commande toujours les mêmes plats. La serveuse s'étonne de le voir venir un jour où il n'en a pas l'habitude et s'étonne de sa nouvelle commande. Peu après le vieil homme disparaît et Hercule Poirot part à sa recherche.

Dans Le Rêve, un riche homme d'affaire raconte à Poirot qu'il fait toutes les nuits le même rêve: il se suicide. Il imagine alors qu'un homme essaie de le tuer en manipulant ses pensées et en le poussant au suicide. Il fait appel à Hercule Poirot.

Le Policeman vous dit l'heure est l'unique nouvelle dans laquelle Miss Marple enquête. Un membre de sa famille est témoin du meurtre de sa patronne et la police est face à trois solutions impossibles.

Les nouvelles de ce recueil sont toutes de qualité. Christmas Pudding est certainement la moins prenante mais l'atmosphère de noël donne un charme supplémentaire au texte.

Ce recueil est agréable à lire et je vous le recommande. On est rarement déçu avec Agatha Christie !

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Jane Austen dans mon sapin

Je vous souhaite de belles fêtes de fin d'année et des instants de bonheur avec ceux que vous aimez.

Fanny

 Lu dans le cadre de  A year in England chez Titine !

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19/10/2015

Hiver, Christopher Nicholson

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Après avoir lu et adoré Loin de la foule déchaînée et Une femme d'imagination et autres contes, je me suis précipitée sur Hiver lorsque Babelio et La Table ronde ont proposé de le recevoir lors de la dernière masse critique. Je les remercie vivement pour cette belle découverte.

Comme un invité de marque, Christopher Nicholson guide le lecteur dès la première page sur le chemin de terre qui mène au cottage des Hardy et nous montre du doigt le vieux monsieur qui descend l'allée de son jardin jusqu'à son portail blanc accompagné de son fidèle Wessex. La vie quotidienne du grand auteur célébré par toute l'Angleterre est strictement organisée: tous les matins, Thomas Hardy promène son chien dans le jardin et malgré ses quatre-vingt-quatre ans il passe le reste de la journée dans son bureau à écrire pendant que Florence, sa seconde épouse de quarante-cinq ans, écrit sa biographie ou répond à son courrier. Même si sa feuille reste vierge, l'auteur n'envisage pas de quitter son bureau sur lequel il s'imagine mourir d'ici peu. Ces journées improductives sont alors pour lui l'occasion de se replonger dans son passée, de se remémorer des souvenirs heureux ou malheureux avec sa première épouse ou simplement de penser à la première adaptation de Tess d'Uberville qui se prépare.

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Après avoir défendu bec et ongles son roman préféré, Thomas Hardy a finalement accepté qu'il soit adapté au théâtre. Comme un dernier sursaut avant la mort, il est tombé sous le charme de la jeune femme de vingt-cinq qui joue Tess: Gertrude Bugler. Et comme le hasard se mêle de tout, il se trouve que Gerturde est la fille de cette mystérieuse et belle paysanne qu'Hardy rencontra un jour de promenade et dont il s'inspira pour créer son personnage. Florence est aux aguets et tente de refréner les élans amoureux et tardifs de son mari. Mais Florence doit également mener d'autres combats : elle est hantée par la première épouse de son mari qui a laissé sur la maison une trace indélébile, elle se sent prisonnière de cette maison froide et sombre à cause des arbres dont elle ne supporte plus l'ombre et qui ne cessent de croître et elle souffre de l'indifférence de son mari.

Elle se trouve reléguée au sombre rôle de secrétaire alors qu'elle a tout sacrifié pour lui et que désormais il n'a plus d'yeux que pour une jeune femme qui joue faux selon Florence et qui n'est pas aussi belle qu'on veut bien le dire.

Hiver n'est ni une biographie distanciée ni une biographie romancée. Hiver est plutôt une sorte de promenade que nous faisons dans le Dorset en tenant le bras de Thomas Hardy d'un côté et de l'autre celui de Florence Hardy.

Nicholson donne la voix à chaque personnage et le narrateur change d'un chapitre à l'autre: les événements sont décrits par Hardy, Florence et Gertrude. Gertrude, le dernier amour oublié de la biographie sur Thomas écrite par Florence, a enfin son mot à dire. Ce changement de narrateur nous laisse percevoir tous les sentiments que les personnages n'osent pas exprimer et permettent au lecteur d'approcher la résignation du grand auteur qui sent sa fin venir ou d'imaginer le désespoir et les regrets de Florence.

Le lecteur est immergé dans l'intimité du couple et assiste au lent et douloureux effondrement du couple et de l'auteur. Je trouve que la psychologie des personnages est parfaitement campée, à tel point que le lecteur a l'impression d'être oppressé comme Florence lorsqu'elle devient narratrice. J'étais parfois mal à l'aise parce que j'avais l'impression d'être dans une position de voyeurisme vis-à-vis de cette femme encore jeune mais qui donne l'impression d'être si vieille et de ce vieux monsieur dont les élans ne sont plus de son âge. Certaines pages sur le temps, sur la dissolution du couple, sur le vieillissement, sur la gloire et sur la mort sont magnifiques, nous touchent droit au coeur et apportent à l'oeuvre une tonalité mélancolique.

"Il avait passé sa vie professionnelle à fréquenter les morts, les ressuscitant sous diverses apparences imaginaires: il ne parvenait pourtant pas, quand on l'y acculait, à croire à l'existence d'une vie après la mort, à tout le moins au sens d'une vie après la mort qui serait une prolongation de l'existence terrestre. Il y avait trop d'arguments contre, en dépit de tout le mal que s'étaient donné les spirites. Mais l'idée d'un sursis, d'un retrait progressif plutôt que soudain parmi les ombres, lui plaisait encore. "

Les descriptions de la nature et de l'Angleterre du début du Xxe siècle sont très bien rendues. Nous avons l'impression d'être au coin du feu, dans un fauteuil près de celui de Thomas Hardy en buvant un thé en compagnie de James Matthew Barrie alors que le vent souffle en rafales à l'extérieur.

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Hiver ne se lit pas d'une traite mais il se lit au coin d'un feu, sous un plaid et dans un silence absolu pour que les mots résonnent plus longtemps en nous. Vous l'aurez compris, l'écriture de Christopher Nicholson et Hiver m'ont séduite. 

Fanny

 

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Lu dans le cadre A year in England