25/05/2015
Le mois anglais
Nous sommes très heureuses de participer pour la première fois au mois anglais du mois de juin qui est organisé par Titine, Cryssilda et Lou. Merci à vous pour cette chouette idée et pour l'organisation ! Ce mois anglais est l'occasion de vivre au rythme des heures sonnées par Big Ben, de boire du thé, de manger des muffins et surtout de lire les auteurs anglais. Pour participer, il suffit de poster le lien de votre chronique lorsque vous la publiez sur la page du billet récapitulatif qui sera mis en ligne en juin ou sur la page facebook.
Titine, Cryssilda et Lou proposent ces belles lectures communes:
-LC Mark Watson : 1er juin
-LC ou billet hommage à Terry Pratchett : 10 juin
-LC autour d'Ann Granger : 12 juin
-LC autour de "Maisie Dobbs" de Jacqueline Windspear (n'importe quel tome) : le 12 juin
-LC Daphné du Maurier : 13 juin
-LC autour de Jane Austen : 16 juin
-LC autour de Tracy Chevalier (romans se déroulant en Angleterre) : 20 juin
-LC autour de Ian McEwan : 24 juin
-LC autour de Charles Dickens : 26 juin
-LC autour de Daniel Defoe : 28 juin
-LC 200 ans d'Anthony Trollope : 30 juin
-Journée polar anglais : 4 juin
-Roman historique se déroulant en Angleterre : 6 juin
-Journée littérature enfantine anglaise : 8 juin
-LC Reines et Rois anglais : 14 juin
-Journée auteurs anglais d'origine étrangère : 15 juin
-Journée autour des écrivaines anglaises du 20ème siècle : 18 juin
Nous nous réjouissons à l'avance de participer à ce mois et voici les titres que nous espérons avoir le temps de lire:
La pile d'Emilie:
La pile de Fanny : ( + le dernier tome d'Ann Granger et je suis désolée pour la mauvaise qualité de la photographie) :
22:01 Publié dans Challenges, Livres | Lien permanent | Commentaires (7)
Manderley for ever, Tatiana de Rosnay
Dans Manderley Forever, Tatiana de Rosnay nous emmène sur les traces de Daphné du Maurier, auteur qu’elle admire et affectionne particulièrement.
On découvre tout d’abord Daphné petite fille, qui grandit entourée d’artistes. Son père est comédien et lui parle beaucoup de son propre père qui était écrivain. Par ailleurs l’un des proches de la famille n’est autre que J. M. Barrie, qui est le tuteur des cousins de Daphné. Enfant, Daphné adore jouer Peter Pan avec ses sœurs et ne les laisse sous aucun prétexte lui enlever le rôle principal. Elle commence à écrire jeune, en débutant un journal qu’elle tiendra jusqu’ à son mariage. Tatiana de Rosnay nous fait voyager sur les traces de Daphné. On la suit jeune femme en France, où elle décide de partir sur les traces de ses origines françaises, puis jusqu’en Cornouailles, région qu’elle ne parviendra plus jamais vraiment à quitter après son coup de foudre pour la demeure de Menabilly.
L’auteur nous fait le récit de la vie de Daphné en laissant une place importante aux lieux dans lesquels elle s’est rendue ou a vécu et fait ainsi la lumière sur l’influence que ceux-ci ont eu sur la vie de Daphné ainsi que sur son écriture. J’ai adoré découvrir cet amour que Daphné du Maurier a eu pour Menabilly et la détermination qu’elle a montrée pour pouvoir habiter, rénover puis garder cette demeure. Il est très intéressant de voir que c’est cette magnifique demeure qui lui a inspiré Manderley mais surtout de découvrir la passion qu’elle a eu pour ce lieu, qui, on le découvre tout au long de la biographie, est l’un des véritables amours de sa vie, passant souvent avant son propre confort ou encore celui de son couple et de ses enfants. Au-delà de ses talents d’écrivain, j’ai découvert la femme de caractère qu’était Daphné du Maurier et la façon dont elle a su prendre en main son destin.
J’ai également beaucoup apprécié le portrait réalisé par Tatiana de Rosnay pour son authenticité. Elle nous fait en effet découvrir Daphné du Maurier sans complaisance et en abordant aussi des aspects moins valorisant de sa personnalité et de son histoire, comme par exemple sa préférence pour son fils et son indifférence pour ses filles ou encore une certaine forme d’égocentrisme dans ses périodes d’écriture ou sa passion pour Menabilly.
Ce qui est très intéressant dans cette biographie est que l’on a un écrivain qui écrit sur un autre écrivain et nous fait découvrir son rapport à l’écriture. On découvre l’exigence des périodes d’écriture pour Daphné, sa souffrance face au manque d’inspiration ou encore son désarroi devant les interprétations et adaptations faites de son œuvre. Je suis une grande admiratrice de Rebecca, que je n’ai découvert que récemment, et j’ai été captivée par la description du lien complexe de Daphné du Maurier avec ce roman. Rebecca lui a apporté succès et crédibilité mais ce roman a également été une sorte de malédiction pour Daphné du Maurier car il a toujours été pris comme point de comparaison pour ses œuvres suivantes et considéré comme définition de son style et univers, pourtant plus complexes. La complexité du rapport de l’écrivain à son œuvre est ici vraiment passionnante.
Cette biographie a été un grand coup de cœur. Je n’avais pas idée que Daphné du Maurier ait pu avoir une vie aussi riche et passionnante. J’ai beaucoup aimé mieux découvrir cette femme qui force l’admiration et en apprendre plus sur son œuvre et l’influence que sa vie a pu avoir sur celle-ci. Maintenant je sais ce qu’il me reste à faire : lire tout Daphné du Maurier ! Pour le moment je n’ai lu que Rebecca et L'Auberge de la Jamaïque, il me reste donc de quoi faire !
Emilie
21:00 | Lien permanent | Commentaires (5)
16/05/2015
Loin de la foule déchaînée, Thomas Hardy
Comme bon nombre d'entre vous, j'ai très envie d'aller voir le film de Thomas Vinterberg qui sort le 3 juin et j'ai voulu lire le roman avant de voir son adaptation cinématographique.
Loin de la foule déchaînée s'ouvre sur la description physique et psychologique de Gabriel Oak, un berger travailleur qui possède son propre troupeau à Norcombe. Il croise par hasard la belle Batsheba Everdene dont il tombe amoureux dès les premiers regards. Très rapidement, il lui demande de l'épouser et elle refuse espérant un parti plus intéressant. Batsheba Everdene hérite alors du domaine de son oncle fortuné qu'elle doit apprendre à gérer toute seule. De son côté, Gabriel Oak a perdu son indépendance économique à cause de divers revers de fortune et doit désormais se trouver un patron. Alors qu'il parcourt la campagne du Wessex pour trouver un emploi, il aide par hasard des ouvriers agricoles à éteindre un feu qui se déclare dans une propriété et sauve ainsi les récoltes du propriétaire qui n'est autre que Batsheba elle-même. Elle lui procure un emploi et Gabriel, devenu un employé comme un autre, n'envisage plus un possible mariage avec celle qui est devenue sa patronne. La disparition de Fanny, une employée de maison de Batsheba, partie rejoindre son fiancé, s'ajoute aux ennuis de la ferme. Batsheba est une femme de poigne qui prend ses responsabilités à bras le corps et qui épate tous les patrons masculins de la région lorsqu'elle se rend aux marchés pour vendre ses productions. Tous l'admirent, sauf Monsieur Boldwood, le plus riche propriétaire des environs. Par jeu et par fierté, Batsheba, ne supportant pas qu'il l'ignore, fera tout pour attirer son attention à ses risques et périls. Alors que Monsieur Boldwood a remarqué Batsheba plus qu'elle ne le souhait et qu'il la poursuit par de pressantes demandes en mariage, notre héroïne rencontre Francis Troy dans une forêt et elle tombe immédiatement sous son charme. Ce sergent à la réputation douteuse va chambouler la vie de tous les personnages...
Thomas Hardy dresse une galerie de personnages attachants parce que plein d'espoirs et d'attentes. L'espoir est le fil conducteur de chaque personnage. Fanny espère que son fiancé pour qui elle a tout quitté finira par l'épouser, Boldwood espère séduire et épouser Batsheba, Gabriel, à force de travail et de sacrifices, espère retrouver sa bonne situation et grâce à celle-ci se faire accepter par Batsheba. Quant à cette dernière, elle espère de tout coeur ne pas avoir fait d'erreurs dans ses choix.... Tous ces personnages sont très forts et ne laissent pas indifférents. On s'attache à eux pour des raisons différentes: Fanny est entreprenante et risque tout par amour, Boldwood est un homme désespérément amoureux de Batsheba et parfois désespérant, Batsheba est courageuse, Troy regrette certains de ses actes et Gabriel est d'une fidélité et d'une honnêteté sans fin. Gabriel Oak (qui porte bien son nom puisque Oak signifie chêne) gagne notre sympathie dès les premières pages du roman et ravit parfois la place de héros du roman à Batsheba.
Les paysages et le travaux agricoles sont décrits minutieusement par Thomas Hardy et le lecteur a presque l'impression de sentir l'odeur du foin coupé ou d'entendre la faux qui s'abat. On a l'impression d'avoir sous les yeux un tableau de John Constable. La nature est un personnage important de ce roman et chaque personnage semble en faire pleinement partie.
(Le chant de blé, John Constable, 1826)
Loin de la foule déchaînée est un grand classique avec des personnages forts et une intrigue palpitante. Les rebondissements sont nombreux et si certains liens entre les personnages ou actions sont devinés par le lecteur d'autres sauront le surprendre au fil de sa lecture.
La plume de Thomas Hardy m'a paru moins savoureuse que dans Une femme d'imagination et autres contes mais cela est peut-être d à la traduction ou au travail de l'auteur au fil des ans puisque Loin de la foule déchaînée est son premier roman. Malgré cela, son écriture ensorcelle toujours le lecteur.
Loin de la foule déchaînée est un roman brillant et qui entre immédiatement dans la liste de mes livres préférés. Je reste toujours admirative et sans voix face à un grand talent. Je suis définitivement conquise par la plume de Thomas Hardy, par ses descriptions de la campagne du Sud de l'Angleterre et par ses personnages puissants.
Merci mille fois, Monsieur Hardy.
Voici les premières lignes du roman:
" Quand le fermier Oak souriait, les commissures de ses lèvres touchaient presque ses oreilles, ses yeux se plissaient jusqu'à ne plus former que deux fentes et un faisceau de rides apparaissait autour d'eux, qui dessinait sur son visage comme les rayons d'un soleil levant sur un croquis rudimentaire."
Fanny
Lu dans le cadre du challenge XIXe siècle chez Fanny !
12:11 Publié dans Challenge XIXe siècle, Les classiques, Livres | Lien permanent | Commentaires (17)
07/05/2015
Les indiscrétions d'Hercule Poirot, Agatha Christie
Richard Abernethie, chef de famille et aîné d'une fratrie disparue à l'exception d'une sœur et d'un frère, succombe très rapidement à une maladie qui le diminuait et qu'il ne voulait pas combattre après la mort de son épouse et de son unique fils. Le jour de son enterrement, son cadet et sa cadette ainsi que ses nièces et neveux s'étonnent de la rapidité de sa mort. C'est sans compter sur Cora, la soeur cadette de Robert, qui lâche comme un pavé dans la mare que son aîné a été assassiné par un membre de la famille et qu'ils ont tous eu raison d'étouffer l'affaire. La famille et Monsieur Entwhistle, l'avoué et ami de Robert, sont stupéfaits et ne savent plus quoi penser. Oui ce serait possible, Richard est mort très rapidement et les dispositions de son héritage ne font pas que des heureux. Non, ce serait impossible, Cora ne dit que des bêtises depuis qu'elle est toute petite, elle est écervelée... Cependant, parfois, elle touche dans le mille pour le plus grand malaise de tous... Le doute n'est plus permis lorsque cette même Cora est brutalement assassinée le lendemain de l'enterrement. Quelques jours plus tard, c'est au tour de la dame de compagnie de Cora et sa confidente de recevoir un gâteau empoisonné à l'arsenic.
Dépassé par les événements, Monsieur Entwhistle décide alors d'appeler un vieil ami, Hercule Poirot qui doit se faire passer pour un étranger désirant acheter le domaine de Robert que la famille ne peut pas garder. Notre détective préféré entre en catimini dans la famille, furète, écoute les conversations en faisant semblant de ne pas les comprendre à cause de son anglais approximatif ...
Les indiscrétions d'Hercule Poirot est très réussi et le suspense est entier. Il ne fait pas partie des romans les plus connus d'Agatha Christie mais je crois qu'il va faire partie des meilleurs que j'ai lus. L'intrigue est plus compliquée qu'elle n'y paraît et Hercule Poirot lui-même ne sait plus par quel bout dénouer cette énigme. Il joue alors le tout pour le tout et recherche l'unique preuve qui pourrait confirmer ses hypothèses. Et le lecteur découvre alors un meutrier qu'il aurait du identifier depuis le début puisqu'Agatha Christie avait pris soin de nous laisser un indice bien visible.
N'est pas Hercule Poirot qui veut !
Fanny
11:23 Publié dans Les classiques, Livres | Lien permanent | Commentaires (5)
06/05/2015
Une femme d'imagination et autres contes, Thomas Hardy
Une femme d'imagination et autres contes est ma première lecture de Thomas Hardy et elle fut un véritable coup de foudre dès les premières pages !
Dans ces quatre contes, Thomas Hardy nous plonge dans le destin de quatre femmes amoureuses au XIXe siècle: Phyllis, Sophy, Caroline et Ella. Quelques soient les conditions sociales ou l'âge de ces femmes, elles souffrent de la toute puissance masculine qui leur impose des unions ou leur interdit des amours. Cette Angleterre du XIXe siècle est faite par les hommes, pour les hommes et les femmes n'ont que la place qu'ils veulent bien leur concéder. Elles ne disposent ni de leur vie, ni de leur personne.
Dans Le hussard mélancolique de la Légion germanique, Phyllis se retrouve confrontée à un choix cornélien. Elle est déjà fiancée à un bon parti mais elle aime en secret un soldat étranger qui lui propose de fuir. Le véto du fils conte la vie de Sophy, tyranisée par son fils qui s'y entend pour faire du chantage à sa mère et pour lui pourrir la vie. Quant à Caroline, elle ne contrôle plus son corps et son âme lorsqu'elle entend la musique d'un mystérieux violoniste dans Le Violoneux des contredanses. Dans Une femme d'imagination, Ella s'égare en tombant amoureuse d'un poète dont elle n'a vu que le portrait et dont elle lit la poésie. La première et la dernière nouvelle furent celles qui me touchèrent le plus.
Thomas Hardy a dû être une femme dans une vie antérieure pour aussi bien comprendre et exprimer les tourments, les sentiments et les maux de ses héroïnes. Les quelques pages de chaque conte sont aussi denses et riches que le serait un roman et rien ne manque à notre lecture. Cette richesse contenue dans quelques pages m'a rappelé la force des nouvelles de Stefan Zweig.
L'écriture de Thomas Hardy est sublime et la traduction de Magali Merle est plus que réussie. La plume de Thomas Hardy est distinguée et fine comme s'il effleurait avec beaucoup de tendresse et de douceur ses héroïnes devenues de fragiles figures de porcelaine qu'il ne voudrait surtout pas abîmer.
Ces contes sont des pépites d'or et l'on reste sans voix devant tant de beauté.
"En ces temps-là, à la campagne, les jolis miroirs étaient plus rares que de nos jours, et celui que Phyllis avait devant les yeux emporta son admiration. Elle s'y mira et, voyant comme elle avait les yeux battus, s'efforça de leur donner plus d'éclat. Elle se trouvait dans ce pitoyable état d'esprit qui conduit une femme à s'avancer en automate sur le sentier qui, à ses yeux, lui est assigné."
Lu dans le cadre du challenge du XIXe siècle chez Fanny
Fanny
11:14 Publié dans Challenge XIXe siècle, Les classiques, Livres | Lien permanent | Commentaires (9)