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09/03/2018

Adaptations cinématographiques d'Anna Karénine

Après ma lecture d'Anna Karénine, je me suis inspirée de la liste proposée par Romanza pour choisir deux adaptations cinématographiques du roman. 

Aimant énormément Vivien Leigh, j'ai forcément choisi de regarder l'adaptation de 1948. Le roman a été adapté par Julien Duvivier, aidé par Jean Anouilh. 

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J'ai beaucoup aimé cette version même si elle n'est pas vraiment fidèle au roman. L'histoire de Lévine et Kitty est réduite au minimum mais celle d'Anna, Vronskï et M. Karénine est très bien traitée. La mise en scène, très classique, ne m'a pas dérangé contrairement aux avis que j'ai pu lire sur internet. 

Le point fort incontestable du film c'est Vivien Leigh que je trouve exceptionnelle dans ce film. L'actrice est pour moi l'incarnation de Scarlett O'Hara et j'avais peur de ne pas me détacher de ce rôle et finalement Vivien Leigh a réussi à me faire complètement oublier son incarnation de l'héroïne d'Autant en emporte le vent

Ce qui est vraiment dommage selon moi c'est que le film semble complètement tourné en studio : il ne faut pas espérer voir un paysage de la campagne russe ou des rues de Saint-Saint-Pétersbourg ou Moscou. 

La fin du film est particulièrement réussie : le jeu de Vivien Leigh y est pour beaucoup mais j'ai aussi beaucoup aimé retrouver certaines phrases exactes du roman qui étaient particulièrement belles.  

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J'ai ensuite désiré revoir, je l'avais vu à sa sortie mais je n'en avais gardé que très peu de souvenirs, l'adaptation de 2012 de Joe Wright avec Keira Knightley. 

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Le point fort de cette adaptation c'est incontestablement le travail sur les décors, les costumes et la mise en scène originale: les scènes sont presque toutes tournées dans une salle de théâtre dans laquelle les décors s’enchaînent comme dans une véritable pièce. Ce décor unique semble symboliser le jeu permanent de la société russe : Anna est la seule à pas porter un masque, les autres personnages jouent un rôle tout au long du roman. Les scènes de Lévine ont été jouées en extérieur: les images de la campagne russe sont magnifiques.

Cette adaptation semble plus fidèle à l'intrigue puisque l'histoire de Lévine et Kitty est moins sacrifiée que dans la version de 1948 mais je trouve que le texte original est moins mis en valeur dans cette version. 

Le point fragile de cette adaptation, surtout après avoir vu celle de 1948 juste avant, est le jeu de Keira Knightley. Même si l'actrice défend bien son rôle, son interprétation est, selon moi, vraiment moins émouvante que celle de Vivien Leigh. 

Le petit plaisir en plus: un casting impressionnant, avec des acteurs que j'apprécie comme Matthew MacFayden, Olivia Willams, Ruth Wilson (Jane Eyre de la BBC 2006, ma favorite pour toujours) et Michelle Dockery ( la belle Lady Marie Crowley).

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Fanny

Adaptations vues dans le cadre du Challenge Un Hiver avec Anna Karénine organisé par Romanza.

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22:30 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2)

01/03/2018

Mémoire espionne du coeur, Frédéric Ferney

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 Mémoire espionne du coeur est un recueil de textes variés. Ces textes peuvent se lire d'une traite sans éprouver la moindre lassitude tant ils sont différents ou se déguster petit à petit. 

Ce recueil est un bonheur de lecture. Fédéric Ferney réalise les rêves de tous les lecteurs.  Qui ne rêve pas de pouvoir écrire une épitre à un artiste qu'il aime ? Qui n'aurait pas adoré assister aux échanges plein de verve et d'ironie des artistes ? 

Avec une grande liberté de ton et de cadre spatio-temporel, Fédéric Ferney met à mal toutes les barrières que l'on pourrait s'imposer. Le lecteur assiste aux rencontres d'auteurs, de peintres, d'hommes politiques de la Renaissance à nos jours. 

Par delà la mort, il s'adresse avec une joie évidente aux auteurs ou personnages qu'il admire comme Arthur Rimbaud ou d'Artagnan. Il fait correspondre des artistes ennemis ou amis : ainsi Charles Baudelaire entretient une correspondance avec le critique Sainte-Beuve pour régler ses comptes. Ces joutes verbales sont un régal à lire ! Il imagine aussi des dialogues entre de grands auteurs ou de grands peintres comme Balzac, Oscar Wilde et Nathalie Sarraute qui débattent sur la question de la création des personnages. 

Ce recueil est plaisant à lire : les textes montrent tous la grande érudition de Fédéric Ferney et donnent envie d'en apprendre davantage sur les artistes dont il est question. Les tons de ces textes sont tour à tour caustiques, grinçants, émouvants ou drôles. On est touché par la déclaration d'amour de Debussy à Toulouse -Lautrec puis on rit sous cape en lisant la lettre qu'Emmanuel Macron n'a jamais envoyé à François Hollande. Enfin, certains textes sont illustrés par Jean-Pierre Cagnat.

Mémoire espionne du coeur est un grand hommage à la culture et à l'esprit de liberté. 

"Monsieur, ou bien devrais-je dire: canaille". Baudelaire à Sainte-Beuve. 

"Tu seras enterré au cimetière de Ramatuelle dans ton costume du Cid: "Perdican ne pouvait vieillir", se lamente Aragon. Et Mauriac: "Je ne le connaissais pas. Je n'en prends pas moins ma part de chagrin. " Étrange formule: le chagrin est un bloc, il ne se divise pas." L'auteur à Gérard Philipe.

Merci aux Editions Baker Street.

Fanny

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