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26/02/2018

Anna Karénine, Léon Tolstoï

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J'ai passé mon mois de février avec Anna Karénine de Léon Tolstoï. Depuis plusieurs années, j'avais un peu peur de me lancer dans la lecture de ce pavé et c'est finalement l'idée de Romanza qui m'a donnée envie de franchir le pas. Romanza nous a proposé de lire ou relire Anna Karénine et de regarder certaines adaptations. De mon côté, j'ai prévu de regarder dans les semaines à venir l'adaptation de 1948 avec Vivien Leigh et celle de 2012 avec Keira Knightley. 

Le début de ma lecture a été difficile et j'avais bien du mal à comprendre pourquoi je n'accrochais pas trop malgré certaines pages sublimes comme la rencontre de Vronskï et Anna à la gare. J'ai finalement compris que le roman ne m'apportait pas ce que j'attendais et que j'avais une mauvaise représentation de l'oeuvre. Je croyais qu'Anna était vraiment l'héroïne incontestée du roman, la place que prenait Lévine me gênait. Je pensais également que le début de la relation entre Vronskï et Anna serait davantage décrit. J'ai souvent entendu Anna comparée à Emma Bovary mais de mon côté je les trouvais très différentes. Une fois que j'ai compris ce qui me gênait dans le début du roman, je me suis plongée complètement dedans et je l'ai adoré. 

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Anna Karénine n'est pas que l'histoire d'une femme adultère qui refuse de mentir, de se cacher quitte à subir la déchéance et le rejet d'une l'aristocratie hypocrite comme on a tendance à le croire. Dans ce roman, Tolstoï représente toute la vie, évoque tous les thèmes possibles et représente tous les humains. Anna n'est pas la seule héroïne, elle partage le haut de l'affiche avec une multitude de personnages: Lévine l'amoureux de la nature qui cherche à comprendre le sens de sa vie et veut devenir un homme bon, Alexis, le mari tour à tour compréhensif et sans pitié, Vronskï le séducteur, puis l'amant regrettant sa liberté passée, la jeune Kitty qui fait son éducation sentimentale durant le roman, Stepan, le frère d'Anna cherchant à jouir de tous les plaisirs de la vie.... Anna Karénine est une sorte de monument représentant toutes les vies possibles: le peuple et l'aristocratie russes, l'amour heureux et l'amour passionnel destructeur, le travail manuel et celui de l'esprit, la foi et l'impiété, la naissance et la mort. 

L'écriture de Tolstoï est magnifique et la fin, même si l'on connaît déjà le dénouement, est inoubliable.

" Il se meurt. Au printemps, il mourra... Que puis-je faire pour le soulager ? Que puis-je lui dire ? Que sais-je ? N'avais-je pas moi-même oublié qu'il faut mourir. "

" La tempête grondait dans son âme, elle se sentait à un tournant de sa vie, qui pouvait avoir pour elle les plus terribles conséquences, et cependant elle devait feindre devant un étranger, lequel tôt ou tard saurait tout... Domptant la tempête intérieure qui la dévastait, elle s'assit et se mit à causer avec le nouveau venu. "

Fanny

Lu dans le cadre du Challenge Un Hiver avec Anna Karénine chez Romanza et le Challenge XIXe siècle chez Fanny

                   

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08/02/2018

Rimbaldo, Serge Filippini

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Dans Rimbaldo, Serge Filippini imagine la journée durant laquelle la mystérieuse photo de Rimbaud, retrouvée par hasard en 2010, a été prise. Sur ce cliché de 1880, Rimbaud est assis au milieu d'autres Européens à Aden, il est l'un des seuls à regarder l'objectif. Serge Filippini a conservé les noms des sept personnes photographiées et certains détails biographiques mais ce récit est bien une fiction. L'auteur réinvente cette journée durant laquelle Jules Suel, propriétaire d'un hôtel, demande à un photographe de venir immortaliser son groupe d'amis à des fins publicitaires. Ces exilés, liés par l'aventure qu'ils vivent en Afrique, par les mésaventures vécues en France qu'ils ont fuies, se déchirent ce jour-là. Les vies de ces six hommes et de cette femme s'entrecroisent durant les deux heures précédent la prise du cliché. Loin de l'image du bel adolescent, le regard clair et intelligent, rêvant de poésie, le lecteur découvre une nouvelle fois un Rimbaud aventurier, impulsif, secret et mutique, bien plus humain et touchant que le Rimbaud des biographies. Il n'est qu'un personnage comme un autre dans ce récit. Rimbaud est au centre de toutes les attentes du lecteur au début du roman mais l'auteur parvient à détourner nos premiers espoirs. Il capte notre attention en relatant les vies des autres personnages et ne la perd plus. J'ai été touchée par le parcours d'Emilie Bidault, une jeune femme malheureuse en amour, rêvant de liberté en Afrique, d'égalité entre les hommes et d'amour absolu. 

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J'ai adoré ce roman qui ressemble à une pièce de théâtre par son action regroupée sur quelques heures et dans un seul lieu. Lorsque cette photographie a été découverte en 2010 j'étais fascinée, j'adore les histoires de ces trésors trouvés par hasard, qui ont bien failli se perdre pour toujours et j'aime tant Rimbaud. La plume de Serge Filippini est très belle : elle parvient à nous plonger dans l'atmosphère lourde de l'Afrique et les dialogues sont émouvants. Que vous aimiez ou non la poésie de Rimbaud ou son personnage d'aventurier, je vous conseille vivement ce roman.


"Rimbaud crachait au vent sa chique de qât, il secouait ses rênes, il s'efforçait de se rincer le cerveau en gueulant après le cheval qui tirait sa carriole dans le sable et la fournaise. Il traversait une journée détestables qui durait depuis sa naissance". 

Je remercie Babelio et  Les Editions Libretto.

Fanny

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