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26/02/2016

Docteur Glas, Hjalmar Söderberg

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Stockholm, fin du XIXe siècle. Le Docteur Glas tient un journal intime dans lequel il retranscrit sa vie quotidienne, revient sur son passé ou s'interroge sur Dieu, la mort ou l'amour. Il a l'habitude de croiser le chemin de femmes désespérées qui implorent son aide, le plus souvent pour faire disparaître un enfant indésiré. Ses oreilles ne sont pas attentives à ces discours, il ne se laisse pas toucher et se cache toujours derrière son devoir de médecin pour ne pas aider ces jeunes femmes et ne pas risquer de perdre son métier. Lorsque Madame Gregorius lui demande son aide, le docteur change de position. Madame Gregorius est une jeune femme pieuse mariée à un vieil homme qu'elle n'aime pas et n'a jamais aimé. Il est pasteur et elle a cru, en l'épousant, calmer ses troubles. Son mariage n'a fait que les accroître: elle ne le supporte plus physiquement et elle est tombée dans les bras d'un autre. Elle demande alors au docteur de l'aider à éviter tout contact avec son époux. Pris de pitié et surtout charmé par ses atouts, le docteur accepte de faire une exception et l'aide à fuir les bras de son mari. Le docteur finira par s'immiscer plus qu'il n'est convenable dans ce couple en étant le confident de l'épouse désespérée et du mari frustré. Il aime Helga Gregorius et ne ressent petit à petit pour le pasteur Gregorius que haine et dégoût.

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Passé après la lecture de Tess d'Urberville n'est pas une mince affaire mais Hjalmar Söderberg a su relever ce défi. Ce court classique suédois m'a fait penser aux nouvelles de Stefan Zweig. La brièveté du récit n'enlève rien à la densité de l'intrigue ou à la profondeur du héros. Ce "triangle amoureux" sordide est parfois gênant mais il est très intéressant. Aucun des personnage n'est à proprement parler attachants, mais paradoxalement, les interrogations sur le monde, sur la morale, sur la littérature ou sur la vie notées par le docteur dans son journal intime nous touchent et nourrissent nos propres réflexions. Elles sont tour à tour amères ou mélancoliques mais elles sont toujours profondes et souvent modernes pour le XIXe siècle. Ainsi le héros a des opinions très arrêtées sur la religion ou l'euthanasie. Enfin, j'ai aimé déambuler avec le docteur Glas dans Stockholm, une ville que j'ai beaucoup aimée lorsque je l'ai visitée il y a quelques années.
J'ai passé un très bon moment avec ce classique suédois qui est atypique.


Je te remercie vivement Babelio et les Editions Libretto pour cette belle découverte !

" Et depuis quelques temps, j'incline à croire qu'il n'y a sans doute aucune raison à ce que l'on comprenne la vie. Cette rage d'expliquer et de comprendre, cette chasse de la vérité n'est qu'une erreur. Nous bénissons le soleil parce que nous vivons à une telle distance de lui qui nous est utile ; mais quelques millions de kilomètres plus près ou plus loin, nous serions gelés ou consumés. S'il en était de la vérité comme du soleil ? "Celui qui contemple la face de Dieu doit mourir", dit le vieil adage finlandais, et Oedipe, après avoir résolu l'énigme du Sphinx, devint le plus malheureux des hommes."

" Mesure en toute humilité ton état, ta condition d'habitant de la terre. Alors la vie deviendra quelque chose d'important et la nuit sera éternelle et profonde."

Fanny

Lu dans le cadre du Challenge XIXe siècle chez Fanny.

 

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Commentaires

Il m'intrigue j'avoue !

Écrit par : Scarlett Julie | 26/02/2016

Alors ma mission est remplie ! :)

Écrit par : Fanny | 10/03/2016

Tu m'as totalement convaincue, je me laisserai tenter ! Je ne sais pas si tu as vu mais un auteur contemporain a écrit la version du Pasteur Gregorius (Gregorius de Bengt Ohlsson). Je pense que ce doit être intéressant aussi.

Écrit par : Shelbylee | 27/02/2016

Oui la masse critique proposait également ce roman. Je pense le lire quand il sortira en poche. Je suis contente de t'avoir convaincue et j'espère que tu apprécieras ta lecture Shelbylee !

Écrit par : Fanny | 10/03/2016

J'aurai pu me laisser séduire mais la comparaison à ZWEIG m'a un peu freiné...J'ai peur qu'il y ait trop de longueurs...

Écrit par : Aurelie | 27/02/2016

Le rythme est assez lent mais comme le roman est très court ça ne m'a pas posé problème. C'est dommage que tu ne sois pas réconciliée avec Zweig Aurélie !

Écrit par : Fanny | 10/03/2016

ça me donne envie d'en savoir plus en le lisant. C'est un endroit où je suis allée alors je suis bien curieuse. Je ne connaissais pas le moins du monde !

Écrit par : Le Salon des Lettres | 27/02/2016

J'avais beaucoup aimé voir tes photos de Stockholm quand tu y étais allée ! C'est le premier roman que je lis qui se déroule dans cette ville alors c'était un vrai plaisir !

Écrit par : Fanny | 10/03/2016

Je ne connaissais pas du tout ce titre et la comparaison avec Zweig m'a convaincue. Je note la référence et je verrais si je le trouve dans mes pérégrinations en bibliothèque ou librairie.

Écrit par : Claire | 02/03/2016

Je suis contente de t'avoir convaincue Claire et j'espère que tu le trouveras et l'aimeras également.

Écrit par : Fanny | 10/03/2016

Je l'ai terminé il y a dix jours, il me reste à rédiger mon billet. J'ai l'impression qu'il ne va pas me marquer par contre car je commence déjà à oublier certains détails... :( Je serais très curieuse de lire le roman écrit en hommage à ce classique (vu par le pasteur). Envisages-tu de le lire ?

Écrit par : Lou | 06/03/2016

J'aimerais également lire le roman avec le point de vue du pasteur dans quelques temps, quand il sortira en poche certainement !

Écrit par : Fanny | 10/03/2016

J'ai envie de le lire maintenant ! Merci pour la découverte.

Écrit par : Natacha | 20/03/2016

Les commentaires sont fermés.