08/05/2018
Le bruit de la machine à écrire, Hervé Loiselet et Benoît Blary
C'est le sous-titre Pourquoi l'artiste Christa Winsloe a-t-elle été assassinée le 10 juin 1944 ? qui a attiré mon attention sur cette bande dessinée. Je ne connaissais pas même le nom de Christa Winsloe et j'ai eu envie d'en apprendre davantage.
Le bruit de la machine à écrire revient sur l'assassinat de la sculptrice et autrice Christa Winsloe et de sa compagne Simone Gentet le 10 juin 1944 par la Résistance Française.
En février 1944, Christa Winsloe, hongroise et dramaturge mondialement connue et Simone Gentet, suissesse et traductrice, s'installent à Cluny après s'être rencontrées sur la Côte d'Azur où chacune d'elle fuyait le régime nazi.
Cluny, petite ville bourguignonne est traumatisée par une récente vague d'arrestation : des dizaines de personnes ont été fusillées à partir d'une liste établie au préalable par on ne sait qui, mais certainement par quelqu'un de Cluny, qui l'a transmise aux Allemands. Alors chacun se méfie de l'autre, chacun s'observe de loin.
Ces deux femmes, ces deux étrangères qui ont visiblement de quoi vivre sans travailler, qui se rejoignent dans la nuit dans une chambre commune, qui passent beaucoup de temps à écrire sur leur machine bruyante et qui parlent sans aucune retenue avec les Nazis qui occupent le territoire ont de quoi faire parler dans les chaumières. On apprend qu'elles correspondent avec la Kommandantur et elles se promènent toute la journée, dans les bois ou dans la ville, comme de simples touristes.
Les ragots se multiplient et elles seront accusées d'espionnage pour le régime nazi. Elles seront abattues dans un bois le 10 juin 1944 au nom de la Résistance.
Les proches des deux femmes s'interrogent : Qui les a tuées ? Qui a donné cet ordre ? Étaient-elles réellement des espionnes ? Où sont les preuves ?
Leurs proches n'y croient pas: ces deux femmes avaient fui le régime nazi qu'elles détestaient ouvertement.
En 1948, quatre accusés font face à la justice et doivent expliquer l'assassinat de ces deux femmes. Certains d'entre eux avaient une réputation suspecte et n'avaient rejoint les rangs de la Résistance que quelques jours avant la mort des deux femmes.
Les auteurs de cette bande dessinée nous amènent sur les pas de ces deux femmes, nous remontons le temps pour assister à leur arrivée à Cluny, à leurs faits et gestes qui entraîneront des commérages puis leurs morts. Le lecteur mène également l'enquête et cherche à comprendre la vérité, à démêler les nœuds de l'histoire pour se faire une opinion sur les véritables causes de la mort de ces deux femmes.
Les dessins et les planches m'ont plu. Certaines pages sont presque exclusivement de couleurs chaudes et d'autres de couleurs froides, j'ai trouvé ce procédé original. La lecture de cette bande dessinée se révèle exigeante : les événements s'enchaînent, les temporalités se mêlent et le lecteur doit être attentif aux dates précisées dans chaque vignette. J'ai aimé apprendre les événements d'une page méconnue de l'histoire. Enfin, j'ai également apprécié les documents à la fin de la bande dessinée: les photographies de Christa Winsloe, de Cluny, la reproduction des articles de journaux au moment du procès ... sont de très bons compléments de lecture à la bande dessinée pour mener à bien sa propre réflexion.
Je remercie Babelio et les Editions Steinkis pour cette découverte.
Fanny
23:03 Publié dans Bande dessinée, Livres, Partenariats | Lien permanent | Commentaires (0)
28/12/2017
La Balade nationale, Les Origines, Sylvain Venayre et Etienne Davodeau
Jeanne d'Arc, Molière, Marie Curie, l'historien Jules Michelet et le général républicain Alexandre Dumas volent le cercueil du maréchal Pétain. Ils commencent alors un tour de France pour remonter le temps et chercher les origines de la France entre mythes et vérités. Ces personnages glorieux et Pétain, refusant de sortir de son cercueil, débattent et tentent de mieux comprendre l'Histoire de notre pays avec l'aide précieuse de Jules Michelet qui joue le rôle du guide et du professeur.
Cherchant les traces des origines de la France, ces compagnons de voyage font des haltes à Carnac, Reims, Marseille, Paris, la grotte de Lascaux, la ligne Maginot, la cité de Carcassonne, Gergovie ou encore la Roche de Solutré comme une sorte de pèlerinage sur les traces de nos Ancêtres aux mille visages. Durant leur voyage, ils rencontreront les Français anonymes d'hier et d'aujourd'hui, ceux dont a oublié le nom mais qui ont participé et participent encore à l'Histoire. Le soldat inconnu quittera sa tombe sous l'Arc de Triomphe pour les poursuivre en moto et Ziad, un syrien, cherchera à se cacher dans leur camionnette à Calais.
Ils font le tri entre toutes les grandes dates et événements majeurs qui marqueraient le début de l'existence de la France. Les origines de notre pays seraient bien plus complexes que tous les symboles que l'on apprend à l'école. Le récit de la Nation ne peut se limiter aux Gaulois, à la colonisation grecque, au baptême de Clovis ou à la conquête romaine.
Jules Michelet, porte parole de Sylvian Venayre, montre à la joyeuse équipée et aux lecteurs les petits arrangements avec l'Histoire : le casque avec les ailes, symbole des Gaulois, date en vérité de l'Age de Bronze. Mais en ces temps où certains s'approprient l'Histoire et la déforment à des fins politiques, ils attirent notre attention sur l'utilisation des images et du récit fantasmé d'un pays.
Cette bande dessinée est un véritable bonheur de lecture. Sylvain Venayre et Etienne Davodeau nous proposent une nouvelle vision de notre Histoire riche et complexe. Les dessins d'Etienne Davodeau sont lumineux et mettent en valeur la beauté des paysages français. Les textes de l'historien Sylvain Venayre sont riches et instructifs. J'ai appris une foule de choses ! La fin de la bande dessinée propose également des pages consacrées à chaque personnage, aux origines de la France et à l'Histoire des images.
D'autres bandes dessinées créées par le duo d'un dessinateur et d'un historien parcourant toute l'Histoire de la France sont déjà annoncées et celle sur Les Gaulois est déjà disponible.
Je remercie Babelio et les Editions La Revue dessinée.
Fanny
18:07 Publié dans Bande dessinée, Livres, Partenariats | Lien permanent | Commentaires (1)
20/12/2017
L'Egypte ancienne, Viviane Koenig, Marion Duclos et Jérôme Alvarez
La Chatte Mitet convie les lecteurs, petits et grands, à la suivre en Egypte ancienne. Comment refuser cette invitation à remonter le temps dans une des civilisations les plus captivantes de l'Histoire ?
Cette bande dessinée pour les jeunes lecteurs ou lecteurs adolescents débute par des pages qui vont les guider dans le livre et dans les aventures de Mitet. Tout d'abord, un sommaire découpe la bande dessinée par thèmes : Amosis le grand Pharaon, Pharaon en famille, Au bord du Nil chez le paysan Baki et en Compagnie des dieux. Puis, le lecteur retrouve quelques pages consacrées à l'Histoire de l'Egypte ancienne avec ses grandes dates, ses pharaons les plus marquants et ses dieux et déesses.
Les péripéties de Mitet et du lecteur débutent alors réellement. Le chat traversera chaque page et fera découvrir la vie quotidienne de tous les Égyptiens au lecteur. On en apprend énormément sur la vie du Pharaon, ses fonctions en tant que chef politique et des armées, sur sa vie privée mais aussi sur la vie de ceux qui travaillent pour lui : les scribes, les soldats, les paysans ...
Nous poursuivons ainsi notre voyage avec Mitet dans une famille de paysans qui vit au bord du Nil. Nous en apprenons plus sur leur vie quotidienne, leur façon de travailler, de troquer leurs biens ....
Enfin, nous achevons notre voyage auprès des dieux, des déesses et des embaumeurs. Mitet explique aux jeunes lecteurs les croyances des Égyptiens et leur façon de percevoir la mort.
La bande dessinée se termine par le rappel de grandes dates de l'Histoire de la civilisation égyptienne et par un quizz qui amusera les lecteurs.
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée aux couleurs douces. Le choix d'un personnage animal mascotte pour guider le jeune lecteur et que l'on retrouve sur chaque planche est une très bonne idée. Le lecteur, même adulte, apprend énormément tout au long de sa lecture. Non seulement le livre est beau mais le contenu historique est vraiment très bien choisi et varié. J'ai particulièrement aimé les pages consacrées au scribe professeur et l'explication de la lecture des hiéroglyphes. Cette bande dessinée divertissante et instructive est une vraie réussite !
Je remercie Babelio et les Editions Belin Jeunesse pour cette découverte !
Fanny
19:19 Publié dans Bande dessinée, Livres pour enfants, Partenariats | Lien permanent | Commentaires (0)
07/05/2017
La Lionne et Les Ombres d'un conteur
J'ai lu récemment une bande dessinée sur Andersen dont j'ai eu envie de vous parler. Je me suis souvenue, qu'après sa lecture l'an dernier, je n'avais pas fait de billet sur une bande dessinée consacrée à Karen Blixen que j'avais beaucoup aimée. Je vous propose deux bandes dessinées pour découvrir la vie de deux grands auteurs danois considérés comme des classiques.
Je me suis littéralement jetée sur La Lionne l'an dernier lorsque j'ai appris l'existence de cette bande dessinée qui retrace la vie de Karen Blixen. Je ne cesse de le dire ici mais j'aime énormément l'oeuvre romanesque de cette auteur et sa vie aventurière en Afrique me fascine.
La Lionne fut un véritable coup de coeur. Le lecteur suit Karen Blixen depuis son enfance jusqu'à sa mort dans ce roman graphique très riche de presque 200 pages.
Au début de La Lionne, Anne-Caroline Pandolfo met en scène "sept fées " qui se sont penchées sur le berceau de Karen Blixen pour lui attribuer ses dons de conteuse. Nietzsche, Shéhérazade, Shakespeare, le Diable, une cigogne, un lion et un guerrier Massaï la suivent tout au long de sa vie. Ils semblent presque devenir tour à tour son ombre. Comme dans une valse infernale, ces personnages apparaissent à Karen Blixen à certains moments de sa vie pour la protéger comme des anges gardiens ou l'influencer démoniaquement tels de mauvais diables. J'ai beaucoup aimé cet aspect fantastique et l'apparition de ces personnages tout au long de la vie de l'auteur.
Cette biographie dessinée est très bien documentée et scénarisée par Anne-Caroline Pandolfo. Les dessins de Terkel Risbjerg sont vaporeux et doux comme des aquarelles et laissent deviner la force et la sensibilité de Karen Blixen.
Lorsque je suis tombée par hasard sur Andersen, les ombres d'un conteur j'ai reconnu immédiatement le coup de crayon de Nathalie Ferlut que j'avais déjà tant aimé dans Eve sur la balançoire. Les dessins de Nathalie Ferlut et mes souvenirs de lectures enfantines des contes d'Anderson m'ont suffi pour acheter sans hésiter cette bande dessinée. Cette biographie nous raconte la vie méconnue d'un grand auteur danois que l'on ne présente plus.
Nathalie Ferlut retrace l'enfance malheureuse du petit Hans, orphelin d'un père qu'il aimait tant et frustré par une mère qui ne comprenait pas ses envies artistiques. On découvre son envie irrépressible de se faire une place au soleil par des oeuvres artistiques quelles qu'elles soient : le chant, la poésie, les romans, les pièces de théâtre et enfin les contes. Nathalie Ferlut nous présente un homme sensible passionné par les arts.
Tout comme pour Eve sur la balançoire, les dessins de Nathalie Ferlut sont colorés et magnifiques. J'ai particulièrement aimé les pages avec les dessins en ombres chinoises. La bande dessiné est très documentée et le récit est raconté par le vaillant petit soldat de plomb.
Fanny
18:05 Publié dans Bande dessinée, Biographie, Livres | Lien permanent | Commentaires (2)
05/04/2017
Tout plaquer et aller prendre un bain, Mathou
Tout plaquer et aller prendre un bain est un condensé et une collection des petits bonheurs de la dessinatrice et auteure Mathou. Chaque page contient un dessin tout en couleurs qui représente un moment simple et précieux de sa vie mais aussi des nôtres. Le livre se divise en plusieurs parties : les petits moments de tous les jours, les petits moments de temps et en temps et les petits mots qui font du bien.
Mathou explique au début de ce livre qu'elle souhaite juste, modestement, nous rappeler ces bons moments pour que l'on puisse voir la vie en rose même lorsqu'elle ne l'est pas. Elle réussit sa mission : ce petit livre nous offre un joli moment de lecture tout en douceur. Il fait du bien à nos petits cœurs et nous donne le sourire.
Les personnages sont trognons : leurs bouilles sont rondes et rosées, leurs sourires sont immenses et leurs cœurs gros comme ça. Leurs petits moments de bonheur, de gourmandise, de bêtise, de générosité sont aussi les nôtres. Notre vie n'est pas parfaite, nous ne serons jamais tout à fait celles que nous désirons être, nous ne serons jamais assez intelligentes, assez cultivées, assez belles et minces, mais ces petits instants de nos vies, qui nous laissent parfois indifférents les soirs de grandes fatigues, sont parfaits. Le principal dans nos vies est ici sous la forme d'un dessin coloré: un enfant que l'on aime, un amoureux attentionné, des amies qui nous font rire, une fleur qui sent bon, un livre qui nous ravit ... Ce livre nous donne envie d'arrêter de courir après la montre, d'être toujours plus exigeante envers nous et insatisfaite et nous pousse à profiter de notre petite vie, simple mais au combien belle.
Lu dans le cadre de La BD fait son festival de Priceminister.
( Note de Tout plaquer pour aller prendre un bain : 16/20 et la fiche produit de ce livre sur Priceminister )
Fanny
15:19 Publié dans Bande dessinée, Livres, Partenariats | Lien permanent | Commentaires (2)
04/12/2016
La fille du professeur, Joann Sfar et Emmanuel Guibert et Agatha Christie, le chapitre disparu, Brigitte Kernel
Ces dernières semaines, j'ai lu une bande dessinée et un livre qui entraient dans le cadre du challenge A year in England chez Martine mais j'ai hésité puis tardé à en parler sur le blog. J'ai décidé de le faire finalement mais de manière assez brève.
Sur un coup de tête et après un coup de coeur pour la couverture, j'ai acheté récemment La fille du professeur d'Emmanuel Guibert et de Joann Sfar. Ce dessin en couverture plonge immédiatement le lecteur dans le Londres de la fin XIXe siècle et je n'en avais pas besoin de plus pour me laisser persuader.
Cette bande dessinée est une comédie romantique farfelue. Liliane, la fille d'un archéologue, est amoureuse d'Imotep IV, un pharaon momifié retrouvé par le professeur. Tous deux se sentent prisonniers de l'archéologue : Liliane, sa fille unique doit lui obéir, Imotep IV est sa momie. Ils décident de s'enfuir ensemble mais rien ne se passe comme prévu et des aventures loufoques les attendent: ils rencontrent une autre momie, font irruption dans Buckingham Palace et se font également enlever. Cette succession de péripéties rocambolesques rythme toute la bande dessinée et crée des scènes rigolotes.
J'ai adoré les dessins et leur colorisation. Ils sont poétiques et rappellent des peintures impressionnistes ou des aquarelles aux couleurs vaporeuses ou sépia. Cependant, l'intrigue pleine de rebondissements ne m'a pas totalement convaincue.
Agatha Christie est l'une des grandes héroïnes de mon adolescence. Sa personnalité et sa vie m'ont toujours intriguée; j'avais commencé la lecture de son autobiographie sans jamais l'achevée. Lorsque ce livre est paru l'an dernier j'ai immédiatement eu envie de le lire.
Durant l'hiver 1926 la célèbre Agatha Christie disparaît pendant 11 jours. Où est elle ? Que lui est-il arrivé ? Nul ne le sait à l'époque, la presse s'empare de l'affaire et encore aujourd'hui le mystère reste total. Agatha Christie a passé sous silence cette disparition dans son autobiographie. En se glissant dans l'esprit de la reine du crime, Brigitte Kernel retranscrit ces 11 jours. À cette époque, Agatha Christie est déjà une auteur reconnue et admirée, elle se remet difficilement du décès de sa mère et son premier époux demande le divorce afin d'épouser sa maîtresse. Agatha fait alors ce qu'elle sait faire de mieux: elle crée une énigme et élabore minutieusement sa propre disparition comme elle le ferait pour l'un de ses personnages.
Ma lecture de ce roman fut compliquée parce que j'avais de fausses attentes dès le début. Sans me renseigner sur le contexte de cette disparition, j'ai toujours imaginé que pendant ces 11 jours, l'intrépide Agatha Christie était partie dans un pays lointain à la recherche d'aventures, mais il n'en est rien. J'ai été déçue par cette lecture parce que je ne me suis pas particulièrement attachée à l'héroïne de mon adolescence. Je l'ai trouvée peu crédible. Je préfère conserver l'image de mon Agatha Christie, téméraire et intrépide, quand bien même elle serait fausse. Mon imagination et l'image d'Agatha Christie donnée par ce roman étaient bien trop éloignées.
Avez-vous lu ce roman ou cette bande dessinée ? Qu'en avez-vous pensé ?
Fanny
Lus dans le cadre du challenge A year in England chez Martine.
19:10 Publié dans A year in England, Bande dessinée, Challenges, Les contemporains, Livres | Lien permanent | Commentaires (3)
21/07/2016
Les Quatre soeurs, Enid, Hortense et Bettina, Malika Ferdjoukh et Cati Baur
J'ai longtemps vu des articles sur ces bandes dessinées avant de me lancer. C'est chose faite et je regrette de ne pas avoir découvert ces cinq formidables sœurs avant ! La série s'appelle Quatre sœurs alors qu'elles sont cinq (c'est comme pour Les Trois Mousquetaires, on en enlève un au décompte). Quatre sœurs sont avant tout des romans jeunesse écrits par Malika Ferdjoukh devenus des bandes dessinées sous le crayon de Cati Baur.
Chaque tome s'attache à une sœur et à une saison. Charlie, l'aînée, tire le diable par la queue pour subvenir aux besoins de ses sœurs depuis la disparition de ses parents et pour que la Vill'Hervé, la maison familiale, ne tombe pas en ruines. Chaque sœur a un caractère bien trempé et de petits secrets. Chacune voit, à certains moments, le fantôme de leurs parents auxquels elles se confient ou demandent de l'aide. L'horrible et très drôle (bien malgré elle), tante Lucrèce, leur tutrice légale ne les aide pas et n'est là que pour les enquiquiner. Les cinq sœurs font de nouvelles rencontres amicales ou amoureuses dans chaque tome et ces personnages se retrouvent au fil de la série.
Le premier tome porte le nom d'Enid, la plus jeune de la fratrie, et se déroule durant l'automne. Enid, c'est une enfant un brin sauvage qui considère les animaux, les chats de la maison mais aussi les chauve-souris, comme ses amis. Elle est persuadée d'entendre hurler un fantôme dans le parc autour de la maison la nuit mais personne ne la croit. Alors que ses sœurs aînée se démènent pour trouver de l'argent pour que la Vill'Hervé ne s'écroule pas, que Bettina jalouse Colombe qui vit avec elles pour un moment, Enid n'a qu'une obsession : retrouver Swift, sa chauve-souris disparue après une tempête.
Le deuxième tome, Hortense, se déroule durant l'hiver et suit le parcours de la quatrième sœur. Hortense est une adolescente timide et elle n'aime rien tant que lire et écrire dans son coin. Hortense se cherche dans ce tome: qui va-t-elle devenir ? Comment faire pour ne plus devenir écarlate dès qu'un professeur l'interroge ? Et si la solution était le théâtre ? Hortense va alors se lancer sur les planches pour se trouver.
Dans le troisième tome, le dernier paru à ce jour, Bettina, la peste de la fratrie cherche à reconquérir un amoureux dont elle n'a pas voulu dans le livre précédent. Bettina a 14 ans et elle aime tout particulièrement se pomponner, être remarquée par les jolis garçons et rigoler avec ses copines. L'argent manque à la Vill'Hervé et Charlie décide de prendre un locataire dans la maison mais ce joli cœur fait tourner la tête des filles et plus particulièrement de l'aînée en couple avec un gentil médecin de campagne.
Cette série est un véritable coup de cœur. Les cinq sœurs sont très attachantes, elles le sont tellement que j'ai bien du mal à trouver une préférée. J'ai peut-être une petite préférence pour Bettina, cette peste superficielle qui cache son bon cœur et dont les traits d'ironie me font bien rire. Elles inspirent toute une grande tendresse au lecteur. L'histoire de ces cinq sœur faite des espoirs et des souffrances de chacune est très agréable à suivre au fil des tomes. Malika Ferdjoukh a crée une atmosphère, de petites intrigues et des personnages qui ont un quelque chose de plus qui nous donne envie de nous replonger dans ces livres aussitôt terminés. Rien ne manque dans cette série : ces sœurs sont drôles, intelligentes, solidaires et très humaines avec leurs petits défauts. Les dessins de Cati Baur sont vraiment magnifiques, ils sont tout doux et poétiques. Les cinq sœurs sont belles comme des cœurs et les représentations des paysages alentour et de la Vill'Hervé sont très réussies.
Enfin bref, pour conclure, on aimerait bien que ces cinq sœurs soient nos voisines !
Fanny
19:38 Publié dans Bande dessinée, Livres | Lien permanent | Commentaires (3)