29/08/2017
Une promenade littéraire à New York et un point lecture
De retour de New York je voulais faire un article qui combinerait un petit point sur les lectures faites en prévision de ce voyage et partager avec vous un aperçu des endroits "littéraires" que je voulais voir dans la ville.
Au printemps, j'avais choisi plusieurs livres à lire en vue de ce voyage : j'ai réussi à tous les lire et quelques livres sont venus s'ajouter. J'ai rédigé mon avis sur le blog pour certains.
J'ai donc lu : La Cloche de détresse de Sylvia Plath (ici), La trilogie New-Yorkaise de Paul Auster , La vie à deux de Dorothy Parker (ici ) , L'enfer commence avec elle de John O'Hara, Les New-Yorkaises d'Edith Wharton, New-York de Sasek auxquels sont venus s'ajouter L'attrape-coeurs de Salinger et le recueil New York, escapades littéraires.
Voici un avis succinct de L'attrape-coeurs et des New-Yorkaises.
L' Attrape-coeurs est un roman culte qui raconte la déambulation dans New York d'un adolescent renvoyé de son lycée. J'ai souvent lu d'excellents avis mais aussi de très mauvaises critiques sur ce roman . Mon avis est moins catégorique: j'ai apprécié cette lecture mais ce ne fut pas un coup de coeur. J'ai beaucoup aimé l'écriture oralisée de Salinger qui m'a fait penser à celle de Céline. Ce type d'écriture est toujours déroutant mais dans L Attrape-coeurs la langue retranscrit parfaitement l'errance et le mal être du héros. Je comprends tout à fait que ce roman soit considéré comme un chef d'oeuvre mais, sur le même thème, j'ai été davantage touchée par l'héroïne Frankie Addams de Carson McCullers.
Les New-Yorkaises ce sont trois femmes d'une même famille: Pauline Manford, la mère qui mène une vie réglée à la minute près et qui court de mondanités en mondanités en oubliant sa famille, Nona, la fille de 20 ans qui regarde ce petit monde avec cynisme et lucidité et enfin Lita, la belle fille, qui ne vit que pour s'amuser et s'ennuie dans sa vie d'épouse et de mère. Alors que Lita ne cesse de sortir la nuit et que Pauline ne se préoccupe que des dîners mondains, l'équilibre familial se fissure. Mr Manford souffre de solitude et exècre les réceptions que son épouse lui inflige. Lita fuit son époux, son enfant et annonce qu'elle veut divorcer. Mr Manford et Lita se rapprocheront alors dangereusement sous le regard de Nona, jeune fille discrète et intelligente qui comprend tous les non - dits. Comme elle sait si bien le faire, Edith Wharton égratigne la société New Yorkaise de son époque dans ce roman. Elle se moque de ces gens obsédés par les apparences et qui cachent à qui mieux mieux leurs sentiments et pensées sous couvert d'un sourire faux et on aime tant ricaner avec elle ! Ce roman est une critique sociale des privilégiés de la fin du XIXe siècle mais c'est aussi une tragédie familiale intemporelle.
En allant à New York, je souhaitais vraiment voir certains endroits liés à des auteurs ou des livres que j'aime. Malheureusement, New York ne met pas en valeur son héritage littéraire, les maisons d'auteurs ne portent pas de plaques. Mieux vaut faire des recherches et ouvrir l'oeil pour trouver les maisons ! Voici quelques photographies :
Washington Square est le quartier bohème de New York. De nombreux artistes vécurent ici, dont Edith Wharton et Henry James qui donne le nom du quartier à l'un de ses romans (que je compte lire bientôt ! ) Cette maison rouge, au 7 Washington Square, fut celle d'Edith Wharton lorsqu'elle avait 20 ans. Elle y vécut avec sa mère, non loin de la maison d'enfance d'Henry James qui devint plus tard son ami.
Aux numéros 130-132 de Macdougal Street, chez son oncle, Louisa May Alcott écrivit une grande partie des Quatre filles du docteur March.
La New York Public Library est une merveille à visiter. Elle se trouve sur la Cinquième Avenue.
Central Park possède de multiples endroits dédiés à la littérature. On trouve la célèbre statue d'Alice au Pays des merveilles, celle d'Andersen (une fois par semaine, un conteur vient lire des histoires à cet endroit) ou encore celle de Shakespeare. Le dramaturge a également inspiré l'élaboration d'un jardin à l'intérieur du parc qui ne contient que les plantes et fleurs évoqués dans ses tragédies.
Le jardin de Shakespeare
Le prestigieux hôtel de l'Algonquin se trouve sur la 44e rue. Dans les années 20, il fut le point de rencontre du cercle littéraire La Table ronde de l'Algonquin, surnommé le "Cercle vicieux", et régnait sur la vie artistique et mondaine de New York. La caustique et brillante Dorothy Parker était un membre remarqué de ce groupe. Le cercle vicieux ressuscite sous la plume de J.J Murphy dans Le Cercle des plumes assassines ou L'Affaire de la belle évaporée.
J'espère que cette petite promenade dans les rues de New York, à la recherche des ombres de nos chers auteurs, vous aura plu.
Fanny
17:56 Publié dans Livres, Voyage chez les auteurs | Lien permanent | Commentaires (3)