Vipère au poing, Hervé Bazin
14/09/2014
Ecrit en très peu de temps, comme si l'auteur ressentait une nécessité pressante de vomir son enfance, Vipère au poing est un long cri de haine d'un adolescent contre sa mère. Cette mère, plus diabolique et malfaisante que toutes les belles-mères des contes de Perrault, surgit dans la vie de ses deux garçons élevés par leur grand-mère à la suite de la mort de cette dernière et s'installe dans le domaine familiale avec un père démissionnaire et un petit frère inconnu.
La tragédie commence alors et Folcoche, c'est ainsi que ses trois fils la surnomment, empoisonne la vie de ses enfants en leur faisant subir toutes sortes de tortures: elles les bat, les prive de nourriture, de chauffage... Faible, le père préfère s'enfermer dans son bureau pour épingler et étudier toutes sortes de mouches et ferme les yeux sur ce qu'il se passe sous son toit. Les trois frères décident alors de contrer les plans de leur mère et Jean (le deuxième enfant qui n'est autre qu'Hervé Bazin) devient le chef de l'opposition.
Dans ce roman largement autobiographique, Hervé Bazin raconte les souffrances enfantines qui n'ont pas été sans conséquences sur sa vie d'adulte et sur son rapport aux autres. La haine et la méfiance furent les premiers sentiments dans son coeur d'enfant et ils laissent des traces indélébiles dans sa vie d'adulte. Ce roman est inoubliable car il crée une figure maternelle comme on a peu l'habitude d'en croiser mais aussi parce que loin de vouloir nous apitoyer sur son enfance, Hervé Bazin déploie une ironie mordante sur toutes choses: sur sa famille, sur la bourgeoise, sur tout ce qui a fait sa vie d'enfant et qu'il rejette en bloc.
J'avais lu ce roman en classe 3e, il s'agissait donc d'une relecture pour moi. J'ai apprécié cette relecture qui m'as permise de découvrir ce roman avec un nouveau regard apporté par les années.
Ce roman montre avant toute chose aux adolescents qui le lisent que l'on survit à toute chose et que l'adulte n'en est que plus fort.
Le lecteur se souvient longtemps de cette lecture dans laquelle il voit un enfant soumis et humilié devenir un jeune homme qui avance une vipère à la main et qui brandit devant lui son enfance malheureuse surmontée.
Fanny
2 commentaires
Même si on m'en a beaucoup parlé au collège je n'ai jamais pris le temps de lire ce roman. Et je découvre seulement maintenant de quoi cela parle en plus. Honte à moi x). Du coup je ne suis pas sûre d'avoir envie de le lire maintenant; l'histoire n'est pas très joyeuse.
Non, ça tu as bien raison, l'histoire n'est pas drôle du tout ! Mais je trouve que c'est un beau roman et j'aime l'écriture de Bazin.
Les commentaires sont fermés.