La Cuisinière, Mary Beth Keane
19/05/2016
1899. New-York. Mary Mallon, cuisinière de son état, s'occupe du petit Kirkenbauer qu'elle aime beaucoup et qui souffre de fièvres alors que sa mère a elle-même attrapé la typhoïde. L'enfant et la mère décèdent et Mary quitte son emploi. Commence alors pour Mary un long parcourt de cuisinière qui l'a fait passer d'années en années au service de riches familles, recevant du beau monde et faisant de la cuisine de Mary leur fierté. Ces années sont passées sous silence dans le roman et cette ellipse nous amène directement au jour de l'arrestation de Mary, suspectée d'avoir volontairement transmis la typhoïde à de nombreux membres des familles pour lesquelles elle a travaillé. Interrogée comme une criminelle, étudiée comme un cas unique, analysée comme un cobaye, enfermée comme un animal dangereux, Mary est méfiante, agressive et ne comprend pas ce qu'il se passe. Oubliée par son conjoint, observée par les journalistes, les docteurs et la population new-yorkaise toute entière Mary devra alors lutter pour retrouver sa liberté et prouver son innocence. Ce résumé ne concerne que les premières centaines de pages du roman mais pour ne pas trop vous en dire je m'arrête ici !
Les recherches de Mary Beth Keane pour reconstituer si finement la vie de Mary Mallon, surnommée la porteuse de germes ou Mary Typhoïde et pour installer une atmosphère et un décor si précis doivent être titanesques. Ce livre semble ne rien laisser au hasard ou à l'imagination de Mary Beth Keane même s'il ne s'agit pas d'une biographie mais d'un roman. J'ai apprécié la description des conditions de vie misérable des hommes et des femmes de cette époque ou encore les allusions aux grands événements de l'époque comme l'incendie qui tua de nombreuses ouvrières dans une usine ou le naufrage du Titanic. L'aspect documentaire du roman est très intéressant.
Le début du roman est très accrocheur et la fin contient de nombreux rebondissements mais je dois bien admettre que j'ai trouvé certains passages bien trop longs. Afin de se faire un avis sur la culpabilité ou l'innocence de Mary, les médecins, juges et journalistes étudiaient à la loupe sa vie privée mais j'ai trouvé que la relation entre Mary et Alfred prenait trop de place dans le roman. Le rythme me semblait parfois trop lent, peut-être que j'attendais trop du roman. Ma lecture a donc traînée et ce n'est pas un bon signe ! Le destin de Mary Mallon est incroyable et parfaitement digne d'un roman mais il manque quelques petites choses pour transformer ce livre en une véritable réussite, peut-être un peu plus de rythme ou une héroïne un peu plus attachante.
Vous l'aurez compris je suis un peu déçue par cette lecture même si elle n'est pas totalement négative.
Lu dans le cadre de la lecture commune organisée par Fanny pour le challenge XIXe siècle.
Fanny
2 commentaires
Tu n'es pas la seule à avoir ressenti ce genre de frustrations d'après les billets que j'en ai lu ! J'avoue avoir été plus enthousiaste, et je pense que l'avoir lu en 3 ou 4 jours y est pour beaucoup aussi ...
Heureusement il y a des éléments qui t'ont plu :)
Je l'avais lu à sa parution et j'avais aimé même si oui il y a des longueurs
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