Une femme d'imagination et autres contes, Thomas Hardy
06/05/2015
Une femme d'imagination et autres contes est ma première lecture de Thomas Hardy et elle fut un véritable coup de foudre dès les premières pages !
Dans ces quatre contes, Thomas Hardy nous plonge dans le destin de quatre femmes amoureuses au XIXe siècle: Phyllis, Sophy, Caroline et Ella. Quelques soient les conditions sociales ou l'âge de ces femmes, elles souffrent de la toute puissance masculine qui leur impose des unions ou leur interdit des amours. Cette Angleterre du XIXe siècle est faite par les hommes, pour les hommes et les femmes n'ont que la place qu'ils veulent bien leur concéder. Elles ne disposent ni de leur vie, ni de leur personne.
Dans Le hussard mélancolique de la Légion germanique, Phyllis se retrouve confrontée à un choix cornélien. Elle est déjà fiancée à un bon parti mais elle aime en secret un soldat étranger qui lui propose de fuir. Le véto du fils conte la vie de Sophy, tyranisée par son fils qui s'y entend pour faire du chantage à sa mère et pour lui pourrir la vie. Quant à Caroline, elle ne contrôle plus son corps et son âme lorsqu'elle entend la musique d'un mystérieux violoniste dans Le Violoneux des contredanses. Dans Une femme d'imagination, Ella s'égare en tombant amoureuse d'un poète dont elle n'a vu que le portrait et dont elle lit la poésie. La première et la dernière nouvelle furent celles qui me touchèrent le plus.
Thomas Hardy a dû être une femme dans une vie antérieure pour aussi bien comprendre et exprimer les tourments, les sentiments et les maux de ses héroïnes. Les quelques pages de chaque conte sont aussi denses et riches que le serait un roman et rien ne manque à notre lecture. Cette richesse contenue dans quelques pages m'a rappelé la force des nouvelles de Stefan Zweig.
L'écriture de Thomas Hardy est sublime et la traduction de Magali Merle est plus que réussie. La plume de Thomas Hardy est distinguée et fine comme s'il effleurait avec beaucoup de tendresse et de douceur ses héroïnes devenues de fragiles figures de porcelaine qu'il ne voudrait surtout pas abîmer.
Ces contes sont des pépites d'or et l'on reste sans voix devant tant de beauté.
"En ces temps-là, à la campagne, les jolis miroirs étaient plus rares que de nos jours, et celui que Phyllis avait devant les yeux emporta son admiration. Elle s'y mira et, voyant comme elle avait les yeux battus, s'efforça de leur donner plus d'éclat. Elle se trouvait dans ce pitoyable état d'esprit qui conduit une femme à s'avancer en automate sur le sentier qui, à ses yeux, lui est assigné."
Lu dans le cadre du challenge du XIXe siècle chez Fanny
Fanny
9 commentaires
Hardy en poche, génial ! Je vais essayer de me l'acheter rapidement ! J'ai eu une expérience malheureuse avec Tess D'uberville du même auteur mais je compte bien ne pas en rester là !
J'espère que tu aimeras celui là Maggie !
Cette très bonne chronique m'encourage, je l'ai reçu il y a peu :D
Si tu l'as chez toi, tu peux foncer Coquelicote !
Je ne connais pas encore l'auteur mais Tess d'Uberville est dans ma PAL :) J'espère que je saurai l'apprécier.
J'ai Tess d'Uberville à la maison aussi, je pense le lire cet été ! Si une lecture commune te tente, je suis là !
C'est un auteur que j'ai envie de découvrir ! Après ton avis sur ces nouvelles encore plus !
Je viens seulement de voir ta réponse Fanny ! Oui avec plaisir pour une lecture commune :) Quand serais-tu disponible ?
Ce recueil m'a émerveillée ! Quelle bonne idée de l'avoir enfin sorti en poche, j'espère que ses autres écrits suivront :)
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