Below Stairs (Les tribulations d’une cuisinière anglaise), Margaret Powell
01/02/2015
Les tribulations d’une cuisinière anglaise sont les mémoires de Margaret Powell. Elle y revient sur son enfance puis son entrée en condition dans l’Angleterre du début des années 1920. Jeune élève douée et rêvant de devenir institutrice, Margaret est néanmoins issue d’une famille très modeste ce qui ne lui permet pas d’entamer des études. Dès 13 ans elle doit quitter l’école et commencer à travailler dans une blanchisserie. A 15 ans, son âge lui permet de rentrer au service d’une riche famille en tant qu’aide cuisinière. Margaret nous fait alors découvrir le quotidien qui a été le sien à travers la description de ses tâches, ses rapports avec les autres domestiques ainsi que ses employeurs. Tout au long du livre, l’auteur nous fait partager son parcours. Elle est une jeune femme ambitieuse et ne va pas hésiter à changer régulièrement d’employeur afin de faire évoluer sa condition et ainsi rapidement devenir cuisinière. A la fin du livre, l’auteur nous raconte comment elle a finalement quitté sa condition en se mariant et fondant sa famille.
La narration de Margaret Powell tient ici plus du parlé que de l’écrit ce qui rend la lecture rapide mais surtout prenante et très agréable. On a vraiment l’impression que Margaret nous raconte ses aventures comme elle pourrait le faire au coin du feu sur le ton de la confidence. Malgré le sérieux du sujet et la gravité des conditions de travail qu’elle nous décrit, le ton est très drôle et les multiples anecdotes rendent la lecture très attrayante. Je trouve que l’auteur a su trouver le bon dosage d’humour car l’on rit mais cela n’enlève rien à la portée des revendications qu’elle exprime ainsi qu’au récit des difficultés et injustices auxquelles elle a été confrontée. Sa manière de se livrer la rend très attachante. A travers son récit, c’est un sacré destin de femme que l’on découvre et je dois dire qu’elle a vraiment forcé mon admiration. C’est une femme forte qui a su, par son courage, aller au-devant de son destin. Elle est par exemple très étonnante car elle n’hésite pas, malgré son jeune âge, à partir travailler à Londres loin de sa famille mais aussi à quitter régulièrement ses places pour entrer au service de nouvelles familles et ainsi progressivement devenir cuisinière. Au fil de son récit on découvre également quelle importance a eu pour elle le fait de trouver un mari. C’est en effet avec un franc-parler touchant qu’elle explique que trouver un mari était un objectif important pour elle car cela constituait son unique espoir de quitter son emploi de cuisinière. Si dans ses mémoires on en apprend beaucoup sur la domestique, on en apprend également beaucoup sur la femme elle-même. J’ai beaucoup aimé découvrir ce destin de femme dans une époque finalement assez peu éloignée de la nôtre...
Ces mémoires de Margaret Powell ont inspiré Julian Fellowes pour le scénario de Downton Abbey. Très grande amatrice de la série, c’est ce lien qui avait éveillé ma curiosité pour le livre mais finalement, pour apprécier celui-ci comme il le mérite, je pense qu’il faut vite oublier cette information. Si dans les anecdotes de Margaret il y a quelques petits détails que l’on peut retrouver dans la série, il ne s’agit pas ici de suivre une belle demeure anglaise et les intrigues et péripéties qui s’y succèdent. Ces mémoires relatent le destin de Margaret et l’on y découvre les familles pour lesquelles elle a travaillé ainsi que les autres domestiques aux côtés desquels elle a servi seulement à travers les anecdotes qu’elle veut bien nous livrer. L’affiliation de ce livre avec la série lui est certainement bénéfique en permettant à de nombreux lecteurs (dont moi-même :) ) de découvrir le récit de Margaret, néanmoins elle peut aussi lui porter préjudice si les gens, en lisant ce livre, cherchent à y retrouver Downton Abbey. Je pense qu’il faut donc lire ce livre pour ce qu’il est : le témoignage de Margaret et le récit de sa vie qui présentent l’intérêt de nous faire découvrir ses conditions de travail ainsi que son destin ! Une très jolie lecture que je vous invite à découvrir !
Lu dans le cadre de mon Challenge Myself 2015
Emilie
12 commentaires
Il y a trop longtemps qu'il dort dans ma PAL celui-là !!!
Il faut le sortir de là le pauvre! :p
Voilà longtemps qu'il m'attire, ce livre. Et ton avis très positif me donne encore plus envie de le découvrir. Si tu aimes les témoignages de domestiques (authentiques ou non), je viens de lire "La Couleur du lait" qui est vraiment très émouvant.
Ah je ne connais pas, merci pour le conseil! Je vais m'empresser d'aller voir ça :)
Je suis très curieuse de le lire !
Tu as bien raison :)
Il a été longtemps dans ma wishlist mais pour une raison obscure, je l'ai retiré...Après ton avis, je vais le remettre !
J'ignorai qu'il était sortie en français - maintenant question existentielle : en français ou en anglais ?
Si l'anglais te tente, selon moi tu peux te lancer les yeux fermés! Au début il m'a manqué quelques mots de vocabulaire relatifs à la description des tâches mais le contexte permet de s'en sortir sans problème et au pire quelques petits coups de dico et le tour est joué! L'auteur écrit comme si elle parlait donc ça passe très bien, même en anglais! :)
En voyant la couverture je me doutais bien que ce livre avait quelque chose à voir avec "Downton Abbey". Je n'ai vu que le premier épisode de la série mais dès que je pourrai, je la continuerai.
Je note le titre car cela m'intéresse. J'ai tout simplement envie de me lancer dans l'histoire et découvrir, je ne pourrai pas expliquer plus pourquoi ce livre me donne envie
C'est déjà bien suffisant pour se lancer! :)J'espère que ce sera une bonne découverte!
Quant à Downton Abbey, que dire.... il faut absolument continuer!!!!! :p
Je suis également une grande fan de Downton Abbey, hop je note le titre !
Bonjour, tu as raison, c'est un vrai petit régal ludique et instructif qui m'a pris par surprise. Je le conseille fortement à ceux qui serait tentés. C'est bourré d'anecdotes sympathiques sur une organisation sociale qui nous semble maintenant un peu surréaliste. Cordialement. Sorel
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